mercredi 14 mai 2014

Le ru asséché de Soissons alimente la colère

Pêcheurs, jardiniers et responsables du centre éducatif La Cordée déplorent l’absence d’eau dans le ru Saint-Médard. Il est même question de « catastrophe écologique ».
O n a décidé de mettre le paquet ! » Préoccupé depuis au moins deux ans, dit-il, par le manque d’eau dans le ru Saint-Médard, Bernard Donnet, garde-pêche assermenté, a décidé de se mouiller en dénonçant ce problème. Ce sujet, assure-t-il, concerne aussi bien les pêcheurs, car « il y avait des frayères où les poissons se reproduisaient », que les jardiniers de Saint-Waast. Ces derniers utilisaient ce cours d’eau pour faire pousser leurs fruits et légumes ainsi que le centre éducatif La Cordée dans l’enceinte duquel un étang avait été aménagé.
En effet, c’est pour alimenter ce site, où se trouve la crypte Saint-Médard, que les moines avaient créé ce ru, détournant une partie de la Jocienne pour mener à bien des activités nécessitant de l’eau. Leurs successeurs sur place en avaient profité à leur manière. C’était un lieu de pêche et de détente. « Les jeunes y pratiquaient le kayak et la pêche car nous avons un ancien champion du monde parmi nos éducateurs », explique le directeur, Pascal Landercy. Il précise même avoir dix embarcations qui ne servent plus et se souvient avoir, en 2008, tenté, avec des spécialistes, de sauver des dizaines de poissons. « C’est une catastrophe écologique, s’exclame-t-il, plein d’espoir à l’idée de reparler de cette situation. Mon président a essayé de se battre », rappelle-t-il un peu désabusé.
Le président de l’association Les pêcheurs de Soissons n’est pas moins en colère. « C’est inadmissible », lance ainsi Jean-Paul Rabier. Pour lui, il ne peut s’agir que de quelqu’un qui se sert dans le cours d’eau et raconte être intervenu auprès du maire de Crouy. « On prend le ru Saint-Médard pour un égout », s’insurge-t-il encore, voyant même là une des causes de la baisse du nombre de licenciés, certains pêcheurs se décourageant au vu des difficultés.
Découragé, Jacques Tissot ne l’est pas mais sa vie de jardinier est plus compliquée. À l’heure où l’eau coûte cher, il lui était bien pratique d’utiliser le système de tuyauteries mis en place par son père. Et ce, comme de nombreux exploitants de ces jardins ouvriers « il doit y en avoir une trentaine », précise Bernard Donnet, certains ont mis des pompes. Mais voilà, il n’y a plus grand-chose à pomper « et, du coup, la vase a pris possession des lieux ainsi que l’herbe », peste Jacques Tissot. Et parfois, l’eau revient, sans explication… dit-il, persuadé d’une intervention humaine.

http://www.lunion.presse.fr/region/le-ru-asseche-de-soissons-alimente-la-colere-ia3b26n346246

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