samedi 17 mai 2014

Des milliers d’abeilles au pied de l’abbaye

SAINT-JEAN-DES-VIGNES (02). Une apicultrice fait son miel au cœur du site médiéval. Quatre ruches accueillent des milliers d’abeilles au pied de l’abbaye où, sans doute, la même activité était menée il y a des siècles.

Elles sont en plein travail en ce moment. Un simple regard glissé de la grille, un peu en retrait de l’entrée principale de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, peut suffire à voir les abeilles entrer et sortir des quatre ruches. Mais, surtout, ne pas s’en approcher sans protections et précautions. « Je dis toujours : elles sont domestiquées mais pas apprivoisées », répète Mireille Mordome. Elle pense par exemple que les ouvrières reconnaissent leur apicultrice mais il n’empêche que son intervention pour ouvrir les ruches est vécue comme une agression. Et rien n’est jamais sûr avec l’essaim.
Ainsi, la dernière récolte, en août, a été bien décevante. « Je suis venue le 15, les hausses étaient pleines », se souvient la spécialiste, parlant des plaques sur lesquelles elle allait retirer le miel. Quelques jours plus tard, lorsqu’elle a procédé à sa deuxième récolte à Saint-Jean-des Vignes, « en quatre jours de temps, elles avaient récupéré tout le miel ! » Prévoyante, la communauté avait anticipé la mauvaise saison et rempli le « corps » de la ruche, destiné à sa consommation personnelle. Une vingtaine de kilos seulement ont donc été extraits des quatre ruches alors que trente avaient été obtenus pour la première production de miel de l’abbaye. Heureusement, le but de Mireille Mordome, professionnelle du vitrail, qui ne possède qu’un total de cinq ruches, n’est pas de se lancer dans un commerce effréné. Les quelques pots qu’elle produit, elle les partage essentiellement avec la directrice du service qui l’accueille. L’essentiel pour elle est de faire vivre cette colonie. Car elle le confirme, les abeilles sont en danger. D’ailleurs, elle a eu la mauvaise surprise, il y a quelques semaines, de découvrir deux de ses quatre ruches vidées de leurs occupantes. « C’est ce qu’on appelle le syndrome d’effondrement », relate-t-elle à propos de ce phénomène récent et inexpliqué.
Passionnée, elle a rapporté un nouvel essaim et espère pouvoir récupérer celui qui semble se former avec l’apparition d’une future nouvelle reine. Elle observe en effet ses petites protégées régulièrement, cette passionnée qui a hérité des ruches de son fils. Qui lui-même avait appris avec son grand-père. Bon sang ne saurait mentir, et des litres de miel seront peut-être bientôt prélevés à l’abbaye.

http://www.lunion.presse.fr/region/en-images-des-milliers-d-abeilles-au-pied-de-l-abbaye-ia3b26n348228

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire