L’entreprise Thévenon, c’est de l’histoire ancienne. Les 23 salariés ont été licenciés le 12 décembre dernier, quelques jours après le placement de la société en liquidation judiciaire. Pas de quoi arrêter sept d’entre eux qui ont décidé de s’allier pour créer une toute nouvelle entreprise au nom explicatif : Réparation Grue Bras Hydraulique (RGBH). Exactement le même domaine de compétences que l’entreprise dans laquelle ils étaient employés.
Pour se rendre sur leur lieu de travail, rien de plus simple pour eux : c’est le même qu’avant. « On ne change pas nos habitudes », s’amuse Grégor Poutrel, gérant de RGHB. En fait, la société loue une partie des anciens locaux directement à la famille Thévenon.
Aucun changement non plus au niveau des rôles de chacun. Ou presque. « Tout le monde est au même poste qu’avant, explique Grégor Poutrel, sauf moi ! » Effectivement, auparavant, il travaillait au sein du bureau d’études de la société Thévenon. Aujourd’hui, c’est plutôt devis, factures et tâches administratives. Les autres, bien qu’attelés à une tâche spécifique (électricité, mécanique, montage…) ont également appris à devenir commerciaux, parlant le plus possible de leur aventure, histoire de trouver de nouveaux clients.
« On a repris le carnet d’adresses de Thévenon, avoue le gérant. Il fallait qu’on agisse vite pour ne pas que les clients aillent trouver des solutions ailleurs. » Entre l’idée d’entreprise et l’ouverture de RGBH, il s’est passé tout juste un mois. Les sept salariés actionnaires, s’y rendent quotidiennement depuis maintenant bientôt trois semaines.
« On a osé tenter cette aventure, déclare Damien Marchand, magasinier. Ça aurait été dommage de ne pas le faire. » Les autres opinent du chef. Niveau entente d’ailleurs, ils sont sur la même longueur d’ondes. Ils ont tous travaillé ensemble pendant plusieurs années et connaissent donc leurs compétences. Le plus jeune a dix ans d’expérience, le plus âgé plus d’une trentaine. Grégor Poutrel a été élu gérant pour six ans lors du conseil d’administration dont tous les sept font partie.
Même travail, même lieu, mêmes horaires, ils avouent pourtant une différence notable : « Maintenant, quand on travaille, c’est pour nous !, s’expriment-ils d’une même voix. On est tous responsables et actionnaires ! » Une motivation à toute épreuve, même s’ils ne toucheront pas de salaire pendant les deux premiers mois d’activités. « Dans tous les cas, renchérissent-ils, c’est mieux que d’attendre à ne rien faire en recevant les allocations-chômage ! »
Il s’agit pourtant, et ils en sont conscients, d’un risque à prendre « mais qu’il fallait tenter ! » Ils ont d’ailleurs confiance en l’avenir de leur toute jeune entreprise. Leur entrepôt comporte déjà plusieurs véhicules dotés d’une grue à réparer. Ils sont juste encore en attente d’une aide à la création d’entreprise de la part de Pôle Emploi.
Sinon, leur seul souhait, c’est que les clients continuent à faire appel à eux. « Le but, complète Grégor Poutrel, c’est de faire tourner l’entreprise ! »
http://www.lunion.presse.fr/accueil/licencies-economique-ils-creent-leur-societe-ia0b0n304301
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