samedi 22 février 2014

Les accueils collectifs d’enfants inquiètent dans le Soissonnais

«  O n ne va pas faire grève mais ça ne va pas nous apporter du travail ! » Exerçant à Braine depuis huit ans, cette assistante maternelle exprime des craintes qui reviennent parfois dans les conversations depuis qu’un projet d’accueil collectif des enfants a pris naissance à la communauté de communes du Val de l’Aisne. À tel point que même au relais des assistantes maternelles (Ram) gérés par cette même collectivité, on en a eu écho. Et justement, pour Céline Cousin, responsable du secteur enfance jeunesse, il n’était pas question de gêner cette activité mais bien de proposer « un autre mode de garde » et « de donner le choix aux parents ».
Ils ne l’avaient pas, rappelle-t-elle, évoquant un premier diagnostic réalisé par les Francais, en 2004, mettant en évidence l’absence d’accueil collectif sur la zone de la communauté, soit 64 communes ou 20 000 habitants. L’enquête réalisée à l’époque montrait, poursuit-elle, que la population souhaitait une alternative aux assistantes maternelles. Dont elle fait aussi remarquer, que le taux d’occupation est assez important puisqu’il atteint, indique-t-elle, les 80 % en certains endroits comme à Vailly-sur-Aisne. Elle connaît en effet bien son sujet pour avoir notamment mené une nouvelle étude en 2009 alors que l’idée de création faisait son chemin. À ce moment-là, relate-t-elle, un questionnaire avait même été distribué dans les boîtes aux lettres. Et c’est ainsi qu’il avait été établi que «  les communes d’implantation idéales seraient Vailly-sur-Aisne : 18 places, Braine : 18 places et Bucy-le-Long : 14 places. » D’où les structures en préparation à Braine et Bucy-le-Long pour 20 places chacune. Celle de Vailly-sur-Aisne est toujours envisagée mais n’a pu aboutir pour l’instant, selon la responsable.
À Bucy-le-Long, la construction prend forme et l’accueil devrait ouvrir en mai. Celui de Braine, la réhabilitation d’un local existant, sera opérationnel mi-août.
Alors même qu’une assistante en exercice croit savoir qu’elles sont déjà une quarantaine sur Braine.
Même si elle a toujours des enfants à garder, elle constate ne plus avoir de demandes et envisage même de se tourner vers les personnes âgées. « Il nous restera ceux qui finissent tard ou travaillent le week-end », prévoit-elle, faisant pourtant remarquer les avantages de la garde individuelle : une chambre par enfant, par exemple.
C’est exactement ce que Marie Wozniak, l’animatrice du Ram leur dit : « Je connais des parents qui préfèrent ce mode de garde », assure-t-elle.
Pas sûr que cela rassure tout le monde. Si Perrine Canu, qui accepte de garder les enfants le samedi, chose assez rare, ne s’inquiète pas trop, elle remarque ne plus avoir beaucoup de demandes depuis deux ans. Quant à une autre assistante qui, elle, travaille à Vailly-sur-Aisne, elle ne voit pas l’arrivée d’une crèche d’un bon œil « on est quand même 29 ou 30 et c’est compliqué de trouver des enfants à garder ! »

http://www.lunion.presse.fr/accueil/les-accueils-collectifs-d-enfants-inquietent-dans-le-ia0b0n304327

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