jeudi 16 janvier 2014

Les cabines téléphoniquesne tiennent désormais qu’à un fil

Trouver une cabine téléphonique en ville, c’est parfois la croix et la bannière. Il n’en reste plus que 15 à Soissons, soit une pour 1 981 habitants et c’est bien parce que la municipalité a bataillé, fin décembre 2012, pour en conserver quatre de plus : « À cette époque, lors d’une entrevue, des responsables de chez Orange, l’opérateur en charge du parc des cabines téléphoniques, nous avaient fait part de leur projet d’optimisation de ce parc qui se traduisait par le dépôt d’un très grand nombre d’entre elles. Ils nous avaient semblé qu’ils avaient écouté nos inquiétudes, nos requêtes, notamment celles de maintenir à tout prix une bonne couverture en publiphonie sur le territoire de la ville de Soissons », explique-t-on du côté du cabinet du maire.
Mais ce sentiment, c’était avant que la municipalité ne reçoive, le 11 décembre 2012, un courrier « récapitulatif » de l’entretien : « Orange voulait, au final, supprimer plus de trois quarts des cabines et avait prévu de n’en garder que onze. Par lettre recommandée, nous nous sommes opposés à ce que le service public qui permet, en urgence, à toute personne de pouvoir passer une communication téléphonique, soit aussi gravement amputé. Nous avons ainsi réussi à conserver celle de la rue de Vailly, de la rue Deviolaine, du boulevard de Presles et de l’avenue Schuman. » Or, voilà que les hautes sphères des télécoms reviennent à la charge : tandis que l’Arcep, « la » grande autorité, a récemment remis en question cette obligation de service universel qui vise à maintenir au moins une cabine dans les villes de plus de 1 000 habitants et deux pour les autres, l’opérateur Orange, lui, est bien déterminé à poursuivre son « projet d’optimisation ».

Une utilisation
de plus en plus faible

Un projet motivé, avec chiffres à l’appui, par le faible taux d’utilisation des appareils : « Le trafic d’appels entrants et sortants dans les cabines est en perpétuelle réduction en France. Il a chuté de 20 % en 2011 et s’est accéléré l’année passée avec une diminution de 44 % », précise Olivier Girault, le délégué régional d’Orange. Pire encore, les cabines n’atteignent en réalité jamais le seuil minimum requis de cinq minutes garantissant leur maintien : « La moyenne française est plutôt de trois minutes par jour et par cabine et elle a chuté de 90 % en dix ans d’où notre volonté de n’en conserver que deux à Soissons pour garantir, comme la législation l’impose, le service universel. » Une raison qui, selon la mairie, ne suffit pas à « ratiboiser » le parc : « Faire des kilomètres pour trouver une cabine le jour où…, c’est impensable. Bien sûr que nous comprenons que l’entretien de cabines revient cher et nous ne sommes pas contre le fait de faire sauter celles qui sont défectueuses. De là à n’en garder que deux, c’est exagéré.  »
Mais le coût de l’entretien, c’est justement le nerf de la guerre : « L’exploitation des cabines est déficitaire. Notre priorité, c’est l’usage de nos clients », rétorque Olivier Girault. Car pour lui, le téléphone « a aujourd’hui trouvé une autre utilité et la communication se fait presque exclusivement par SMS, MMS ou mails. » Certes, mais apparemment, pas partout

http://www.lunion.presse.fr/region/les-cabines-telephoniquesne-tiennent-desormais-qu-a-un-fil-ia3b26n283084

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