jeudi 16 janvier 2014

Forte peine pour les gérants de bar

« On ne peut pas dire que la comptabilité était mal tenue, il n’y en avait pas !  » L’affaire du café de la Paix de Soissons n’a pas vraiment fait sourire le procureur de la République Jean-Baptiste Bladier. Malgré l’heure tardive, c’est avec une attention toute particulière que s’est déroulée l’audience.
Accusés « d’abus des biens ou du crédit », de « détournement ou dissimulation de tout ou partie de l’actif », et de « tenue d’une comptabilité incomplète ou irrégulière », les deux gérants de la brasserie, Isabelle et Pascal Tinjic, absents à l’audience, ont été condamnés à quatre ans de prison ferme avec mandat d’arrêt. Ils ont également écopé de 15 ans de faillite personnelle (mise sous tutelle économique, NDLR). Par ailleurs, ils devront verser 321 000 euros ainsi que 2 000 euros pour les frais de procédure au liquidateur judiciaire, la société Grave Wallyn Randoux.

« Ils menaient une vie
de château »

L’histoire des Tinjic remonte en décembre 2008 lorsqu’ils se sont installés à Soissons. Dans ses bagages, Isabelle Tinjic transportait déjà avec elle une condamnation de huit mois de prison avec sursis pour travail dissimulé. Dès les débuts du café de la Paix, la gestion financière interroge. Le comptable a peu d’éléments pour travailler, et manque d’accès aux documents.
Pendant ce temps-là, les époux Tinjic mènent grand train, achetant des Porsche, des montres, et piochant régulièrement dans la caisse. Le couple dépense 5 200 euros par mois pour leurs accessoires de luxe au détriment des salariés mais aussi des fournisseurs. «  En une année, le déficit de l’entreprise a atteint les 600 000 euros. Ils ont voulu mener une vie de château, mais la plaisanterie a assez duré  », a expliqué lors de sa plaidoirie Me Nathalie Colignon, représentant le liquidateur. Placé en redressement judiciaire le 5 mars 2010, puis en liquidation judiciaire le 23 avril, le café de la Paix n’aura été implanté que peu de temps à Soissons. « M. et Mme Tinjic ont confondu la caisse de la société avec leur compte en banque personnel », a déclaré Me Colignon. Leurs quatre années de prison respectives devraient probablement les faire méditer.

http://www.lunion.presse.fr/region/forte-peine-pour-les-gerants-de-bar-ia3b26n282900

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