lundi 30 décembre 2013

Sur les traces des «Loups» qui ont permis la victoire en 18


C ’est surprenant de se dire que mon grand-père s’est retrouvé là ! » Alain Pierret tenait à se rendre à Villers-Cotterêts et dans les environs pour fréquenter les lieux où son grand-père avait vécu, durant la Grande Guerre, des moments si importants pour lui mais aussi pour les Alliés. Le sexagénaire d’aujourd’hui pense au soldat d’hier en observant les arbres grâce auxquels son ancêtre et les autres ont surpris l’ennemi, entre Faverolles et Corcy, là où un monument marque désormais la mémoire des « loups » de la 128e division. « Je ne savais même pas qu’il existait », s’est-il écrié en arrivant. « C’est là où ils ont contre-attaqué les Allemands », raconte cet habitant de Saint-Gobain, venu dans le Soissonnais pour voir où était son aïeul.
Il y a même entraîné son frère et tous deux se sont rendus à Villers-Cotterêts, car le Gobanais voulait exploiter le mieux possible la trace d’un écrit découvert récemment. « J’ai trouvé ça dans un vieux bouquin en faisant du rangement. » Quelques feuillets rédigés à la main par Eugène Pierret intitulé tout simplement Les Loups du Bois le Prêtre à Villers-Cotterêts, les 1er, 2 et 3 juin 1918. Alain Pierret explique être allé à la mairie de Villers-Cotterêts pour déposer le document, espérant qu’il servirait peut-être à une exposition. Bien sûr, il garde le manuscrit précieusement et dispose maintenant, grâce à son épouse qui l’a tapé à la machine, d’un texte plus lisible en lettre d’imprimerie. Un véritable témoignage. « C’est quand même une histoire importante ! », scande-t-il évoquant l’arrivée du régiment, à Villers-Cotterêts pour venir là où l’adversaire ne les attendait pas. Grâce à ces lignes, le descendant en a su un peu plus sur l’épopée de son grand-père.
Pourtant « on était passés ensemble à Villers-Cotterêts et mon grand-père me disait qu’il avait vu les Allemands, venus voir les combattants français », mais ils ne les avaient pas tous vus ! Car si la découverte du récit est récente, la passion pour son histoire familiale et le combat ne date pas d’hier. Pour Alain Pierret :« Tous les jeudis, je regardais avec lui des livres de guerre que j’ai d’ailleurs maintenant chez moi. » Et il a aussi suivi la voie de son ancêtre en s’engageant dans l’Armée en 1967, un peu à l’inverse de son père. « Avec lui, on ne pouvait pas parler de tout ça. La guerre, il ne voulait plus y penser », explique le militaire à la retraite.
Aujourd’hui, celui qui ne peut s’empêcher de scruter le sol pour trouver des traces de combats, aimerait rendre un dernier hommage à son grand-père. « Ce serait super de jouer pour lui ! », s’enthousiasme ce passionné de musique qui se produit de temps en temps.

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