lundi 30 décembre 2013

Les œuvres financées par le Mail ont la cote dans l’Hexagone

Les jeunes artistes prometteurs qui viennent frapper à la porte des structures culturelles pour y obtenir un coup de pouce financier, ce n’est pas vraiment cela qui manque en France. Encore faut-il être capable de faire des choix, dénicher « le » projet qui fera mouche auprès du public et accepter parfois de prendre des risques.
« Lorsqu’Emmanuel Meirieu m’a présenté son adaptation des œuvres de Sorj Chalandon, Mon Traître et Retour à Killybegs, il y a plus d’un an et demi, j’ai foncé. D’une part, parce que, pour avoir travaillé avec lui la saison passée, j’étais scotché par son univers, mais aussi parce que je sentais que le mélange Meirieu/Chalendon avait tout du cocktail détonnant », confie Jean-Marie Chevallier, le directeur du Mail.
Un cocktail détonnant, c’est peu dire en effet. Plus d’une dizaine de dates sont aujourd’hui programmées pour ce spectacle. À Soissons, bien entendu, mais aussi à Paris, Nice, Grenoble ou encore Vidy-Lausanne. Et pourtant, pas si simple de n’avoir été, du moins au début, que l’une des deux structures à croire réellement au projet : « Nous n’étions que deux financeurs, le Théâtre du Luxembourg de Vidy-Lausanne et le Mail de Soissons. Mais quand je lis les critiques des journaux parisiens après leur passage au Théâtre des Bouffes du Nord, que j’allume France Inter pas plus tard qu’hier (jeudi dernier) et que j’entends Macha Makeïeff, la directrice du théâtre national de Marseille, qui cite Emmanuel Meirieu ou Guillaume Vincent comme les metteurs en scène les plus talentueux du moment, je me dis que cela vaut le coup de prendre des risques. »
Mais pour lui, ce n’est pas le tout d’avoir du « flair », c’est avant tout grâce à de « belles rencontres » que naissent les « plus beaux projets »  : « La semaine passée, j’étais à Paris pour voir la pièce de Meirieu. J’en ai profité pour rencontrer une jeune artiste de 26 ans qui avait laissé un dossier au Mail. Au final, je n’ai presque pas parlé de son projet, mais d’elle, de son univers, de sa façon d’aborder la scène, et les choses s’annoncent plutôt bien. »
Car, ce qui prime, c’est que le Mail soit constamment irrigué de nouvelles formes et de propositions artistiques de cette jeune génération de metteurs en scène : « Derrière notre programmation, il y a toujours cette volonté de proposer des pièces décalées avec des thématiques fortes qui parlent aux spectateurs. Dans un contexte de crise économique, nous sommes persuadés que la culture a son rôle à jouer. Cela passe par une aide à la création, la coproduction, la diffusion au plus grand nombre, mais aussi la résidence d’artistes ou les actions avec les écoles du secteur. » Une philosophie que le Mail compte développer à l’avenir en devenant une « scène culturelle de curiosités ».

http://www.lunion.presse.fr/culture-loisirs/les-oeuvres-financees-par-le-mail-ont-la-cote-dans-l-hexagone-ia0b0n275261

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