samedi 28 décembre 2013

Saint-Rémy, l’indétrônable

SOISSONS (02). Le lycée soissonnais est bien classé au niveau de l’académie. Plusieurs facteurs à cela, comme l’explique le chef d’établissement Grégory Laboureur.

Une fois n’est pas coutume, dit-on. Mais, pour le lycée Saint-Rémy, pulvériser tous les records en matière de taux de réussite au baccalauréat, est devenue une habitude depuis trois ans. D’après l’étude publiée le 18 décembre par le magazine L’Étudiant qui présente, académie par académie, le classement des meilleurs lycées publics et privés au bac 2012, l’établissement n’a pas à rougir de ses statistiques.
Avec un taux de réussite de plus de 95 %, il se poste en septième position à l’échelle de la Picardie et assoit ainsi sa première place dans l’Aisne. Des chiffres dont se félicite le chef établissement, Grégory Laboureur, qui y voit en premier lieu la reconnaissance de tout le travail engagé par l’équipe pédagogique mais aussi… par les élèves. Explications.
Quand on voit un tel classement, on ne peut qu’en être fier, non ?
Je mentirais si je disais le contraire. Mais le problème avec les chiffres, c’est qu’il y a toujours des nuances à apporter. Il faut les replacer dans leur contexte. Le premier établissement de Picardie, c’est la Maison Française de Cuise-la-Motte dans l’Oise qui affiche un taux de réussite de 100 %. Or, les statistiques se basent sur 22 élèves. Au lycée Saint-Rémy, 133 ont passé le baccalauréat l’année dernière. Quelque part, l’étude se base déjà sur des établissements de taille différente qui n’ont pas non plus les mêmes effectifs.
D’ailleurs, la plupart des lauréats sont des établissements privés. Comment l’expliquer ?
On a tendance à croire aujourd’hui qu’établissement privé rime avec élitisme. Or, chez nous, pas du tout. Il n’y a aucune sélection sur critères scolaires, les inscriptions sont traitées par ordre chronologique. Et il n’y a aucune sélection sur critères financiers non plus. Les frais de scolarité sont calculés en fonction du quotient familial des parents – entre 43 € et 130 € par mois. Ce qui fait vraiment la différence, c’est qu’à côté de notre projet pédagogique, on a un projet éducatif fort qui repose sur des valeurs chrétiennes.
Et comment se traduit-il au quotidien ?

Ce qui nous importe, c’est de faire de Saint-Rémy, un lieu de vie et d’écoute. Oui, tout est encadré. Mais à l’intérieur même de ce cadre, l’élève est libre et on tient aussi à le mettre face à ses responsabilités, à lui donner une place de choix. Dès qu’un élève est en difficulté, il est entendu. On fait des fiches de suivi personnalisé que tout le corps enseignant et éducatif peut consulter. Cela nous a permis de trouver des solutions pour aider une jeune fille dysapraxique, pour la diriger vers des professionnels adaptés aussi. Au lycée, chacun sa place et son organisation fonctionne autour d’une entente tripartite, entre l’élève, les enseignants et les parents.
Mais tous les établissements n’ont pas forcément la chance d’avoir ce genre d’émulation avec des parents et des élèves prêts à s’investir ?
Sur ce point, le lycée est plutôt bien loti. Mais c’est justement parce qu’on provoque cette chance. C’est un travail énorme au quotidien qui demande beaucoup d’énergieet d’investissement. Mais les professeurs y mettent du cœur. De toute façon, il n’y a pas de secret. Si les jeunes ont plaisir à aller au lycée, ils réussissent. De notre côté, on essaie de réunir toutes les conditions, on n’est qu’un catalyseur. Le reste, c’est le fruit du travail des élèves. Et au final, cela a l’air d’être payant !

http://www.lunion.presse.fr/region/saint-remy-l-indetronable-ia3b26n273576

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire