dimanche 1 décembre 2013

Crouy (02) Ces anciennes gares qui n’ont pas connu de terminus

Si on avait dit à Yves Gaul qu’il finirait sa vie dans une ancienne gare, il aurait probablement éclaté de rire. Rien ne prédestinait ce gai luron à prendre ses quartiers dans le bâtiment principal de celle de Crouy, il y a maintenant plus de huit ans. Enfin « rien »… Pas sûr. Avoir vécu, enfant, avec ses seize frères et sœurs, dans l’autre ancienne gare de la ville  – devenue aujourd’hui la bibliothèque municipale – peut suffire à expliquer beaucoup de choses. Mais à une seule différence près : « Là-bas, il n’y avait plus aucun train qui passait. La ligne était fermée depuis bien longtemps. »
Rien à voir donc avec son nouveau chez lui. Car si la gare a beau ne plus être en fonction, les trains, eux, continuent de passer et… de s’arrêter : « Il ne faut pas se leurrer non plus, il n’y a pas non plus une foule de voyageurs qui montent à Crouy. C’est surtout le matin pour le train de 7 h 03 à direction de Laon qu’il y a du monde. Des petits jeunes qui vont à l’école là-bas, mais aussi pas mal de personnes âgées. »
Une joyeuse effervescence dont il ne s’est, jusqu’alors, jamais lassé. Car si vivre dans un tel lieu n’est pas forcément de tout repos, le bruit du train, les annonces de son arrivée, les lumières clignotantes ne sont jamais cités dans la liste des inconvénients. «  Avec le double vitrage, on n’entend rien. Et puis, c’est une question d’habitude. En plus, même s’il y a des fiches horaires, des écrans partout sur les quais, les gens viennent quand même me voir pour me demander des précisions. À force, les horaires, je les connais par cœur. » Même constat de la part de sa colocataire, Odile, arrivée elle aussi en 2005 : « Vivre en colocation, c’est déjà une expérience géniale. Alors vivre en colocation et dans une ancienne gare, ça met de la vie ! »
Un avis que le petit jeune de l’appartement voisin ne partage pas vraiment : « Franchement, ici, c’est trop petit et entendre les trains toute la journée, ça ne m’emballe pas trop. Mais je n’ai pas vraiment le choix, je vis chez mes parents. » Patience, patience, le jour viendra peut-être où une ravissante Laonnoise réussira à conquérir son cœur… Et là, n’avoir qu’un pas à faire pour sauter dans le premier train changera certainement la donne.

http://www.lunion.presse.fr/region/crouy-02-ces-anciennes-gares-qui-n-ont-pas-connu-de-terminus-ia3b26n259688

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