Quatorze heures tapantes aux Écuries du Mont de Pasly. Les enfants arrivent en masse dans la cour. Ni une, ni deux. Un licol dans une main, une brosse crinière dans l’autre, ils préparent leur monture, se plaignant – le sourire aux lèvres – des crampes que la séance de la veille leur a laissées. Ici, on ne parle pas gros sous. Encore moins de TVA mais de la passion du cheval.
Une hausse des taxes ? Personne n’en a entendu parler. Mais il suffit d’annoncer la couleur à certains parents pour qu’ils se sentent tout de suite concernés : « Les cours de ma fille, c’est un budget. Qu’est-ce qu’elle me les a réclamés ! Il n’y a que cette année que j’ai pu me le permettre. S’ils venaient à augmenter, il faudra faire des sacrifices », confie Mathilde. « Sacrifices », un terme que Denis Boulard, le responsable du centre équestre depuis dix-sept ans connaît très bien : « Cette année, j’ai déjà réduit mon personnel. Je croule sous les charges. Je loue la structure. Je fais importer des granulés. Alors l’annonce de cette TVA, c’est la douche froide. »
De lourdes conséquences
Car il le sait. La crise a déjà joué sur les comportements de ses clients : « Beaucoup me demandent de payer la licence, les cours et la cotisation annuelle en plusieurs fois. Je les comprends, je fais pareil quand je dois mettre la main au porte-monnaie. Si la TVA augmente, les cours passeront de 13 à 15 €. À condition d’ailleurs que je puisse changer de tarif en cours de saison. Sinon, je vais me retrouver sur la paille. »Et il n’est pas le seul à regarder l’avenir d’un mauvais œil. Même si Mélanie Blot des Écuries du Pas-Saint-Martin n’a pas à payer un loyer, elle est confrontée au même dilemme : « Augmenter les prix, c’est faire partir les licenciés. À moins que j’arrive à couper la poire en deux en n’augmentant qu’un peu. Question de calcul. »
De ces histoires de calcul, beaucoup – y compris les plus passionnés – en ont assez : « On ne fait pas ce métier pour devenir millionnaire. On l’aime, on le vit, on donne tout. En vingt-cinq ans, jamais je n’ai entendu mes petits professionnels se plaindre. Aujourd’hui, ils en ont plein les bottes. Car cette taxe n’assassinera pas que les centres équestres, mais toute une profession qui était devenue en quelques années vecteur d’emplois », déplore Sylvie Forzy, la propriétaire de la sellerie de Soissons
http://www.lunion.presse.fr/region/sabots-et-poings-lies-pour-les-centres-equestres-ia3b26n243473
une fois de plus la diarée fiscale grrr
RépondreSupprimerBon lundi Francis !