lundi 25 novembre 2013

Le prix du petit noir reste stable malgré le cours du café

SOISSONS (02). Malgré la baisse spectaculaire des cours mondiaux du café, les prix du petit noir au zinc ou du paquet emballé ne diminuent pas vraiment. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène.
Boire un café pour entamer la journée ou après un repas, voilà un rituel auquel tout un chacun (ou presque) cède. Dans la cité du Vase, le prix du petit noir se situe grosso modo autour d’un euro quarante. Un prix qui paraît tout à fait comparable aux tarifs pratiqués dans l’ensemble de l’Hexagone (1,38 euro en moyenne selon l’institut Gira Conseil). Seulement voilà, le prix de la denrée café est au plus bas depuis septembre. Se pourrait-il que les commerçants en fassent profiter leurs clients ?
Il faudrait tout d’abord pour cela que les cafetiers soient au fait des cours mondiaux (le prix de l’arabica est déterminé à New York et celui du robusta à Londres), ce qui ne semble pas forcément être toujours le cas. Un torréfacteur rémois arrivant au Longchamp, Christophe Person admet : « C’est vrai que ça fluctue, mais je n’ai pas noté de baisse significative. »

Trois fois moins cher

Une déclaration que contredit totalement Éric Fauvel, importateur basé au Havre : « En 2011, le cours de l’arabica est monté au-dessus de 300 cents la livre à New York. Actuellement le prix de la livre se situe plutôt aux alentours de 110 cents. » Ce vendredi la livre s’échangeait même à 107,5 cents sur le marché des matières premières alors que le robusta valait 1 587 dollars la tonne (contre 2 597 dollars le 3 mai 2011). Le prix de l’arabica a donc été divisé par trois. Éric Fauvel travaille régulièrement avec Murielle Poirrier qui tient la brûlerie de la rue Saint-Martin : « Je suis au courant des prix chaque mois. Mon importateur me signale par exemple si les prix vont grimper ici ou là en fonction de catastrophe naturelle, d’intempérie ou de mauvaise récolte. Il m’indique aussi les bonnes affaires et je juge ou non si je bloque telle ou telle commande. »
La dame se montre honnête, les prix de son enseigne évoluent peu. « Je vends des crus de plantation et nous ne pouvons pas obtenir les mêmes marges que nos importateurs car nous n’achetons pas le même tonnage qu’eux. Il nous est difficile de répercuter les fluctuations, d’autant que nous avons parfois des produits dont le prix baisse alors que pour d’autres, il augmente. En gardant des prix constants l’on parvient à un certain équilibre. »
Hormis les économies d’échelle, certaines charges incompressibles expliquent que le prix du café ne baisse pas dans les bistrots. Et puis ce n’est pas la seule raison. « Je ne peux pas changer mes prix constamment en fonction du cours, déclare Driss Moufrih, propriétaire du Saint-Louis, mes clients ne s’y retrouveraient pas. » Il est vrai que cela pourrait être déstabilisant.
Sans même avoir consulté les cours, le responsable de La Mie câline, Stéphane Larzul, pourrait bien de son côté réaliser une bonne affaire. Il vient d’acquérir une nouvelle machine à grains qui lui permettra de réaliser de substantielles économies. Depuis ce matin, il vend son café 1 euro au lieu d’1,20 euro.


http://www.lunion.presse.fr/accueil/le-prix-du-petit-noir-reste-stable-malgre-le-cours-du-cafe-ia0b0n256726

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