jeudi 28 novembre 2013

L’avenir de l’entreprise Thévenon se décide aujourd’hui

Jean-François Thévenon est le directeur de la société éponyme qui fabrique des éléments de chaudronnerie, des équipements de véhicules poids lourds, des bennes et des grues. Il doit comparaître ce jeudi, 10 heures, au tribunal de commerce de Soissons.
Comment expliquez-vous la situation dans laquelle se trouve votre entreprise ?
C’est difficile à expliquer. Nous sommes un peu sonnés. On a déjà connu une période compliquée au moment du premier dépôt de bilan en 2006. Douze emplois avaient d’ailleurs été supprimés. Mais depuis trois ans l’activité était bien repartie. En décembre dernier, une chute inattendue des carnets de commandes a tout remis en question, tout le travail accompli jusque-là. La conjoncture actuelle n’est pas favorable. Des problèmes techniques, la concurrence et le ralentissement économique ont eu des conséquences dramatiques. La suite a été une longue descente aux enfers avec une baisse de 50 % des prises de commandes. Cela s’est prolongé jusqu’au dépôt de bilan le 3 octobre dernier.
Cette entreprise est aussi une histoire de famille pour vous…
C’est vrai. Mon père avait l’esprit d’entreprendre. Il s’est mis à son compte en 1952 en tant qu’artisan puis en tant qu’industriel en 1960 avec la création de l’entreprise. J’ai pas mal de souvenirs d’enfance. J’allais pêcher dans un lac juste à côté de l’atelier (NDLR : derrière le parking de l’actuelle entreprise Bernardi). À 14 ans j’ai découvert les joies de l’atelier, j’y passais mes vacances. Une belle époque… Et puis mon père devenant âgé, j’ai repris l’affaire en 2006. Lorsque l’entreprise a connu ses premières difficultés, je me suis battu avec le concours de mes 23 gars pour rester à flot. On le faisait aussi pour mon père. Il ne faut pas oublier toute la sueur qui a transpiré de ces murs.
Vous semblez visiblement ému, dans quel état d’esprit êtes-vous désormais ?
Je demeure optimiste et je me dois de l’être. Un patron ne peut pas être pessimiste. Certes, la situation est plus que difficile, je ne me voile pas la face, mais tant qu’il restera une lueur d’espoir, je continuerai à me battre pour que cette entreprise perdure. Tout ce qui concerne les cellules de reclassement et les formations des salariés n’interviendra qu’une fois la décision du tribunal prononcée. On ne sait pas encore si ce sera une fermeture définitive ou partielle. La bonne solution serait de trouver le plus rapidement possible un repreneur. Après je demeure persuadé que la société pourrait continuer de tourner à une échelle réduite. Quand je vois le temps qu’il a fallu pour monter cette entreprise et la rapidité avec laquelle tout s’est dégradé, je constate qu’il est plus facile de détruire que de construire. Cela vaut néanmoins le coup de se battre pour préserver une graine dont un arbre naîtra peut-être un jour.

http://www.lunion.presse.fr/region/l-avenir-de-l-entreprise-thevenon-se-decide-aujourd-hui-ia3b26n258293

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