Si le mois d’octobre a été particulièrement doux, il n’est, depuis quelques jours, plus qu’un lointain souvenir. Les températures se sont effondrées, les Soissonnais ont ressorti leurs manteaux d’hiver et les prévisionnistes annoncent même des épisodes neigeux. De quoi en dérouter plus d’un. Pourquoi se risquer à braver le froid quand on peut rester bien au chaud chez soi ?
Oui, mais voilà, pour une dizaine de locataires d’une résidence de l’Office public de l’habitat (OPH) de l’Aisne dans le quartier de Presles, c’est plutôt l’inverse : tous les prétextes sont bons pour quitter leur logement où il fait en ce moment un véritable froid de canard.
« La semaine passée, il faisait 16ºC chez nous. Alors, on ruse, on superpose les vêtements et le week-end, on sort avec les enfants. Chez nos proches, nos amis… », déplore Monsieur Thiant, affublé d’un épais gilet de laine.
D’autres locataires, en revanche, n’ont pas hésité à employer les grands moyens, quitte d’ailleurs à mettre la main au porte-monnaie : « Avec deux enfants, on ne peut pas rester comme ça ! J’ai investi dans des convecteurs électriques. Mais le compteur tourne et je risque d’avoir une facture salée », confie Madame Dias de Sousa.
Un problème de sous-station
Et ce n’est pourtant pas faute de n’avoir pas interpellé le bailleur social et la mairie plusieurs fois : « On appelle tous les jours. On a envoyé deux lettres recommandées à la mairie de Soissons. On n’a reçu qu’une réponse à la première, nous assurant qu’elle ferait le maximum pour régler le problème. Or, depuis, toujours rien. Je peux prendre mon mal en patience, mais ma voisine, non. Elle est gravement malade. La moindre infection peut avoir des conséquences dramatiques. Qu’on nous parle de fuite, d’accord. Mais qu’on mette plus d’un mois à la colmater, c’est une honte », déplore Madame Raguenet.Or, justement, la situation est en effet beaucoup plus compliquée qu’elle n’en a l’air : « Les logements sont raccordés à la chaufferie urbaine à bois de Presles. Il a fallu faire appel au prestataire pour qu’il sonde tout son réseau pour finir par se rendre compte que le manque de pression venait de notre sous-station, le répartiteur de chaleur de l’immeuble chargé d’alimenter les appartements. Deux techniciens sont mobilisés pour trouver l’origine de cette fuite et la consigne est claire : rétablir le plus vite possible les 19ºC réglementaires », explique Jean-Marc Slagowski, le directeur de la maintenance de l’OPH. Et il l’affirme : « Les charges de chauffage sont fixes et lissées à l’année. Or, avec la régularisation l’année prochaine, les locataires ne paieront que leur consommation réelle. Ils n’ont pas eu de chauffage pendant un mois, cela sera évidemment pris en compte dans la facture. » Une maigre consolation qui ne pourra certainement pas réchauffer les corps mais qui aura malgré tout le mérite d’apaiser les cœurs…
http://www.lunion.presse.fr/accueil/16-dans-les-appartements-les-locataires-en-ont-assez-ia0b0n254101
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