jeudi 21 novembre 2013

Les assistantes maternelles soissonnaises manquent de travail

Les nounous de Soissons font la moue. La crise, qui touche tant de secteurs d’activité, a rattrapé celui des assistantes maternelles indépendantes comme en atteste Marie-Danièle Bencteux, animatrice responsable du Relais soissonnais des assistantes maternelles (RAM), lieu d’échange, d’information et d’accompagnement professionnel. « Les demandes d’agrément se multiplient sur Soissons. À la mi-novembre, pas moins de 183 nourrices indépendantes étaient comptées. Le problème, c’est que le nombre d’enfants ne varie pas beaucoup. Le résultat est un taux de remplissage de seulement 51 % pour les assistantes maternelles. Soit une sur deux qui demeure sans travail. » Une tendance qui s’explique par la relative facilité d’obtention d’un agrément. Maryse Parisot, directrice du centre communal d’action social de Soissons détaille la démarche : « Chaque candidat doit d’abord envoyer un courrier à la Protection maternelle et infantile (PMI). Une commission est alors formée pour vérifier la conformité de la maison d’accueil. Après validation, une formation de quelques jours est dispensée avant que la personne candidate n’obtienne finalement l’agrément. »
Corinne Cadin, soissonnaise de 48 ans, a obtenu l’agrément en 1997. Pour un peu plus de 2 euros de l’heure, à temps plein, elle garde deux enfants en bas âge chaque semaine. Si elle s’estime bien lotie, elle déplore la rudesse de la concurrence. « Je travaille essentiellement avec des enfants de moins de 3 ans. Sur cette tranche d’âge, je dois composer avec les nombreuses microcrèches qui se sont créées récemment (10 établissements essentiellement privés autour de Soissons), ainsi que les assistantes maternelles employées par la ville . Depuis un an, la situation est vraiment devenue compliquée. » À la RAM, Marie-Danièle Bencteux observe un changement important dans les aspirations des parents. « Les parents souhaitent en grande majorité que leurs enfants évoluent désormais dans des groupes. L’idée est de les plonger dans un collectif comme ils le seraient à l’école. Cela explique le fort succès des microcrèches qui fleurissent un peu partout en ce moment. »

Plus de demandes
dans le périscolaire

Pour les parents qui demeurent fidèles aux nounous, le rapport de confiance est primordial. Sabine, 33 ans est de ceux-là : « Il faut se sentir complètement à l’aise avec les assistantes maternelles. J’en ai vu quatre avant de choisir. Aujourd’hui mon fils a 6 ans et j’ai dû passer au « black » pour m’en sortir financièrement. Il était cependant primordial pour moi de poursuivre avec la même personne pour l’équilibre de mon fils. »
À partir de 3 ans, les enfants intègrent le milieu scolaire. Cela implique une organisation rigoureuse et un accompagnement quotidien qui conduisent certaines nounous – désireuses de rester à domicile – à laisser certains enfants dans d’autres mains. C’est le cas de Corinne Cadin. « Au-delà de trois ans, il faut une grande logistique. Je préfère éviter les allers et retours permanents avec l’école. » Marguerite Moyse, paslysienne de 59 ans, a en revanche pris le pli du périscolaire. « J’ai quatre enfants à charge. Je transporte la plus jeune en poussette et accompagne les autres tous les midis. Ces contraintes expliquent sans doute la demande plus importante dans ce secteur. »

http://www.lunion.presse.fr/region/les-assistantes-maternelles-soissonnaises-manquent-de-travail-ia3b26n254227

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