En demi-cercle, les tombes du carré militaire de 14-18, aménagé dans le cimetière de Soissons, ne passent pas inaperçues. Encore moins depuis quelques semaines. Pour qu’elles apparaissent sous leur meilleur jour lors du centenaire de la Première Guerre mondiale, et d’ores et déjà, cette année, pour les commémorations habituelles, deux chantiers d’insertion ont été aux petits soins avec elle. « Des buissons avaient poussé dans certaines », signale Mireille Tiquet, première adjointe au maire. La municipalité avait organisé leur remise en état, de longue date, en demandant à bénéficier des deux groupes du Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie) de la communauté d’agglomération du Soissonnais.
Une haie puis une chaîne
Il s’agissait non seulement d’améliorer leur aspect mais aussi d’identifier leur emplacement dans le site. « On a voulu remettre de la solennité », déclarait
le maire, Patrick Day, lors de la réception des travaux. Elles étaient
en effet, au départ, adossées à un mur mais celui-ci a été coupé, dans
le cadre d’une des nombreuses transformations des lieux. Du coup, il
était plus difficile de remarquer l’ensemble ainsi formé. « Les gens traversaient parfois au milieu d’entre elles »,
relate Jean-Marc Wintrebert, de la société historique de Soissons. Il a
donné l’alerte à ce sujet. Selon Thierry Mercier, le responsable du
cimetière, des automobilistes empiétaient même sur ce carré militaire.Une haie végétale les décourage désormais de le faire et une chaîne devrait bientôt délimiter, de manière encore plus concrète, cet espace. Ce dernier sera en outre, par la suite, repérable de loin grâce à un mât avec un drapeau. Il n’a pas été possible de l’installer pour les cérémonies 2013 mais, lors de celles-ci, l’assistance aura une autre image de ce carré militaire de forme ronde, « C’est une spécificité de Soissons », souligne le passionné d’histoire voyant la réalisation d’un monument central comme explication de cette particularité. Il a représenté son association dans la concertation engagée avec la mairie et le comité d’entente des anciens combattant pour cette rénovation mise en œuvre avec les chantiers.
« Les personnes bénéficiant de contrats aidés ont réalisé aussi bien le nettoyage des pierres tombales que la reconstitution des plaques, en faisant parfois du collage, et la pose des croix », explique Emmanuel Gadret, directeur du service Plie. Un travail effectué dans les règles de l’art avec du mortier traditionnel à base de chaux. « Le ciment est proscrit », indique en effet le représentant de l’Agglo, évoquant les effets néfastes de ce produit sur la pierre. Alors que le but est de garder pour longtemps la trace de ces combattants !
Concessions perpétuelles
D’ailleurs,
la première adjointe relate la décision prise avec le maire, l’an
dernier, par rapport aux soldats morts pour la France enterrés en
d’autres endroits du cimetière car « il y en a partout », comme souligne le spécialiste de la société historique. « Lorsque
les concessions arrivent à leur terme, nous proposons aux familles qui
le souhaitent qu’elles deviennent perpétuelles. » Elles pourront même, par l’intermédiaire du Souvenir français, être marquées par un symbole, un peu comme les Anglais.
http://www.lunion.presse.fr/region/les-tombes-des-poilus-bichonnees-avant-le-centenaire-ia3b26n239422
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