vendredi 25 octobre 2013

Les regards tournés vers l’avenir de l’ancienne grande surface

Ceux qui ont connu un flux incessant de voitures et le parking de l’ancien Intermarché bondé seraient sûrement bien surpris aujourd’hui. Depuis août, exit cette effervescence, adieu ces clients qui avaient pour habitude d’aller faire un saut dans les enseignes de la zone commerciale après avoir rempli leur chariot au supermarché. Aujourd’hui, l’activité tourne au ralenti et certains commerçants ne voient pas vraiment cette situation d’un très bon œil : « Depuis la fin de l’été, j’ai essuyé une perte de 10 à 20 %, surtout le dimanche d’ailleurs (N.D.L.R : l’Intermarché était ouvert le dimanche matin). Certes, rien ne prouve à la base que le commerce alimentaire nous amenait des clients. Mais Intermarché augmentait malgré tout notre visibilité », ne cache pas Pascal Martin, le patron de Poivre Rouge. Et le quinquagénaire le reconnaît.
S’il avait déjà été mis au parfum de ce projet de délocalisation de la grande surface avant de s’installer en avril, il était loin d’imaginer que sa fermeture porterait un coup sévère à son affaire : « Je ne suis pas une exception. Les temps sont durs pour les commerces de bouche. Si Poivre Rouge n’est pas vu, c’est sa mort assurée. Je mise vraiment sur une reprise d’activité. J’ai même demandé au maire de faire tailler les gros sapins du stade… Pour être vu de loin. C’est dans l’intérêt de la commune de faire vivre cette zone. Mais, nous, sans l’appui des politiques, on ne peut rien faire. »
Même constat au salon de coiffure Mickey Coup’ où les langues se délient. « Même si je travaille avec une clientèle fidèle, il ne faut pas se leurrer. La fermeture joue sur mon chiffre. Oui, il y a trop d’argent en cause pour que le local reste vide. Mais si un Bricocash s’y installe comme il en était question, cela ne changera pas vraiment la donne : un Bricoman va s’ouvrir aussi dans le secteur. Au final, ce sont les petits commerces qui font les frais de la concurrence des grands », expose la patronne dubitative.

« On fait les frais de la concurrence des grands »

Des propos que Stéphanie Raffaï, la patronne du Café du Centre, cherche à nuancer : « Mes clients sont en général des fidèles et ils restent. Je suis confiante. Bien sûr qu’une reprise d’activité nous serait – à tous – profitable. Il ne faut pas baisser les bras ».
Si le son de cloche est le même chez Chauss’Expo ou au magasin de prêt-à-porter StylÉco, une flopée d’écriteaux épinglés sur les vitrines de commerces vides annoncent pourtant la couleur : la pharmacie a été transférée dans les galeries marchandes du nouvel Intermarché Hyper, le cabinet de courtage et d’assurance a rejoint le boulevard de Soissons, le toiletteur canin le cœur de ville et la mercière a pris sa retraite. Autant de commerçants qui ont senti le vent tourné et qui ont préféré anticiper : « Lorsque le projet a commencé à prendre forme, on s’est tous posé des questions. Moi, le premier. Je n’aurais jamais eu les moyens de migrer vers la galerie marchande du nouvel Intermarché. Si je n’avais pas eu l’opportunité de devenir propriétaire de mon propre local en centre-ville, je serais resté locataire là-bas », assure Arnaud Boulanger, le toiletteur canin.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-regards-tournes-vers-l-avenir-de-l-ancienne-grande-ia3b26n237606

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