samedi 26 octobre 2013

Les bars brasseries de Soissons ont du mal à tenir le coup

Derrière son comptoir, Virginie Ryneczko garde son sourire tant apprécié par ses clients. Pourtant la gérante des Feuillants, située dans la rue éponyme à Soissons, aurait de quoi faire grise mine. Depuis le mois d’avril, ne propose plus à déjeuner le midi. « Les produits devenaient trop chers. Pour avoir de la qualité, il fallait mettre le prix. Je ne pouvais plus marger, plus m’en sortir », annonce-t-elle avec pragmatisme.
Installée à Soissons depuis décembre 2010, la patronne de 38ans est également touchée par un autre facteur : la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. « Les gens n’ont plus de sous. Il y a certains clients que je ne vois pas en cette période, où il y a les impôts à payer, les taxes, etc. », commente-t-elle.
Comme Les Feuillants, d’autres bars ont cessé l’activité brasserie. C’est le cas du Havana qui a recentré ses activités sur la vente de boissons et du Saint-Brice qui continue sa fonction de tabac presse.
David Roussel, gérant de La Civette, peine lui aussi à rentabiliser sa brasserie. « Le problème, explique le commerçant de 42 ans, c’est que ça apporte du chiffre d’affaires, Mais quand on a payé le personnel, les achats, les taxes, etc., au niveau des bénéfices, on ne retrouve plus grand-chose. »
Malgré tout, le restaurateur continue cette activité. « C’est un plus pour l’établissement. Si vous le vendez, il prendra de la valeur, argumente-t-il. Puis quand vous avez lancé ça, si vous l’arrêtez, vous pouvez licencier la personne en cuisine et celle qui sert. »
Fabrice Lefèvre, gérant du Bistrot du Gourmand, n’a pas pu échapper à ce cas de figure. « Nous avons aussi connu des difficultés. Il y a un an, on avait un salarié à 20 heures et un autre à 35 heures en plus », détaille-t-il.

Sortir la tête de l’eau

Aujourd’hui, « pour sortir la tête de l’eau », le patron de 41ans fait tout « pour être attractif ». Pour cela, il a décidé d’axer sa carte sur les produits du terroir, avec notamment un sandwich chaud à un prix défiant la restauration rapide.
Cependant, la concurrence avec ce secteur est bien réelle. « L’installation de la restauration rapide est un phénomène qui a lieu partout en France et qui est compliqué à stopper. On ne peut ni favoriser ni empêcher de tels commerces ou même une brasserie de s’installer », indique Olivier Froidefond, directeur de cabinet du maire Patrick Day.
La marge de manœuvre des collectivités est mince. Sauf à réaliser une zone de préemption sur les fonds de commerce, permise par la loi Dutreil de 2005, qui permet aux municipalités de réguler les installations et de favoriser la diversité. Un choix que les élus de Villers-Cotterêts ont fait.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-bars-brasseries-de-soissons-ont-du-mal-a-tenir-le-coup-ia3b26n238295

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