dimanche 22 septembre 2013

Leur combat pour sauver les églises

SOISSONS (02). Les églises représentent l'identité d'une commune. Pourtant, la lutte est dure pour les maintenir en état. Tour des clochers du Soissonnais.
UNE bien belle église. Ce monument historique est en train de dépérir dans la campagne de Bruys, au grand dam de la municipalité, qui ne trouve pas de solution pour venir à bout de l'impasse financière qui permettrait de la rénover.
Le précédent maire, Jean-Luc Prévost, avait pourtant choisi d'en faire son cheval de bataille. Il avait fait appel à un architecte parisien privé en 2007, dont l'étude a coûté 7 415 euros au contribuable. Celui-ci a annoncé un montant de travaux à hauteur de 893 817 euros. La mairie sollicite alors la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et d'autres institutions, comme le conseil général et régional, afin d'obtenir des subventions pour rénover l'église.
Deux études, zéro travaux
À bout de souffle, Jean-Luc Prévost se souvient encore aujourd'hui : « La DRAC n'a pas reconnu l'étude de l'architecte privé et a demandé à la commune de financer une autre étude, plus chère, d'un architecte des bâtiments de France. Le conseil municipal avait choisi d'appeler le privé car cela coûtait moins cher à la commune. » Désolé, l'ancien maire décide alors d'abandonner ce sujet chronophage et laisse l'église à l'état d'abandon… à son grand désarroi.
Depuis 1959, l'église n'a été ni rénovée, ni entretenue, alors que l'ensemble nécessite d'être réhabilité. À l'époque, et les années précédentes, quelques travaux avaient été réalisés sur la façade extérieure et à l'intérieur de l'édifice : tourelle d'escalier, voûtes et contrefort de la nef, façade est et contrefort nord-est du chœur… La nef plafonnée sans collatéraux datant du XIIe siècle.
Elle est la partie la plus ancienne et la plus rustique de l'édifice. Tandis que le chœur, comprenant deux travées voûtées sur croisées d'ogives (actuellement fissurées), a été reconstruit au XIIIe siècle et conserve des volumes bien proportionnés. Le chœur a certainement été conçu par l'un des grands architectes de Braine ou de Soissons. Une tourelle qui conduit aux combles a été greffée au XVIe siècle entre la partie antérieure et postérieure de l'édifice. Située près de l'église, une ferme-château du XVIe et XVIIe siècle, quelques maisons de paysans contribuent au cadre champêtre.
À quand une nouvelle vie ?
« Des vitraux de l'église ont été déposés à l'atelier Berthelot à Septmonts pour les préserver et les tuiles sur le toit ont été fabriquées à la main », indique Marc Henry, le maire actuel. En plus du temps qui joue sur l'aspect de l'église, la route située à proximité n'aide pas à la garder en bon état, car elle penche en sa direction. Pour soutenir la voûte intérieure, celui-ci explique : « Un échafaudage en bois a été installé, il y a quelques années au centre de l'édifice mais l'architecte des Bâtiments de France nous a indiqué que cela ne servait à rien. » Reste à savoir si le maire trouvera le temps et le courage de mener le combat pour redonner une nouvelle vie à l'église.

http://www.lunion.presse.fr/region/leur-combat-pour-sauver-les-eglises-jna3b26n210199

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