lundi 17 juin 2013

Chevreux a une mauvaise réputation et pourtant…

Chevreux : le plus récent quartier de Soissons mais aussi le plus mal connu des habitants des cinq autres quartiers de la ville. Qui n’habite pas Chevreux ose peu s’y aventurer… Mal conçu, centré sur lui-même autour de la dalle et de son parking sous-terrain fermé depuis de nombreuses années, il véhicule souvent une mauvaise réputation. Parce que Presles et Chevreux vivent de profondes transformations, les services du patrimoine et de la rénovation urbaine ont décidé d’en faire une visite guidée à deux voix, « pour casser certains préjugés », a précisé d’emblée Catherine Giugiale, animatrice de l’atelier de rénovation urbaine.
Pas d’angélisme ici : il ne s’agit pas pour la jeune femme de nier les problèmes. « La conception du quartier de Chevreux n’est pas l’erreur de quelques-uns mais il correspond à une vision de la société de l’époque. » Construit entre 1975 et 1985, Chevreux avait été voulu comme un petit village. « Les architectes avaient une notion du vivre ensemble. À Presles, on était dans la théorie de l’hygiénisme : on s’élevait du sol, on crée des espaces verts. Il s’agissait aussi de loger vite et beaucoup. »
« Le pari a échoué »
Au moment de la construction de Chevreux, « nous étions au début de la société d’individualisme. On voulait donc refaire cohésion ». L’animatrice poursuit : « ce n’est pas vrai qu’ils n’ont pas été réfléchis mais on verra qu’il y a eu des erreurs et comment ça a vieilli ». Dans ce petit village, donc, de 330 logements, 800 m de voie piétonne (l’allée Pierre Mendès-France) tout autour de la dalle, devait permettre « aux gens de se croiser et de se rencontrer mais le pari a échoué ».
Catherine Giugiale a une explication : « Vous n’avez ici que des locataires du parc social. Ils sont nombreux avec les mêmes problèmes et se sont retrouvés dans un quartier de relégation. » Il y a du bon et du moins bon dans le plus jeune quartier de Soissons. Si des immeubles ont déjà disparu du paysage depuis janvier 2012, il ne s’agit pas de tout raser pour reconstruire. « La construction de la dalle, par exemple, est une prouesse technique, relève l’animatrice, elle a été conçue pour assurer la stabilité des immeubles car il y avait ici un marécage. On veut garder l’idée mais l’adapter. » Cette dalle abrite un parking sur toute sa longueur. Ce coin sombre et d’insécurité avait été condamné. Il va être retravaillé et rouvert.
Ouverture physique avec la déconstruction d’immeubles, nouveaux équipements aux attraits pour l’ensemble des habitants de la ville et nouveaux logements avec, notamment, accession à la propriété, sont les axes qui ont été travaillés dans le cadre de la rénovation de Chevreux. « On va éviter de refaire les erreurs du passé », souligne Catherine Giugiale.
Certains points ont été remis à la réflexion : comme le sort réservé aux commerces de l’avenue Salvador-Allende. « On ne le savait pas mais c’est le troisième pôle commercial de la ville, indique la jeune femme. Il y a beaucoup d’atouts cachés dans ce quartier, beaucoup de richesses insoupçonnées. »

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/chevreux-a-une-mauvaise-reputation-et-pourtant

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