Le 24 avril 2006, Bruno Wozniak, un Soissonnais perdait son bras puis, par la suite, la vue, après avoir heurté un câble électrique moyenne tension. Il témoigne aujourd'hui.
Il ne se servira plus jamais de ses mains comme avant mais il peut monter sur une estrade. Bruno Wozniak sera, ce matin, parmi les intervenants au colloque organisé par la Fnath sur l'emploi. Ce Soissonnais évoquera sans doute sa lutte pour l'autonomie, son périple d'une prise en charge médicale à une autre et le soutien apporté par l'Association des accidentés de la vie dans ses démarches innombrables, alors qu'il attend toujours de connaître son taux d'incapacité.
Sa vie a basculé le 24 avril 2006. Il travaillait pour France Télécom, à bord d'une nacelle, quand celle-ci a soudain heurté un câble électrique. « J'ai pris deux fois 20 000 volts », raconte l'homme désormais équipé d'une prothèse - il dispose même de plusieurs modèles - en lieu et place de son avant-bras gauche, brûlé. Le droit fonctionne mais la main pas vraiment : « Je ne peux pas serrer entre le pouce et l'index. »
Les décharges avaient atteint tout le buste - « J'avais la tête noire », rappelle-t-il - et des répercussions se sont même fait ressentir des mois après l'accident : « Un an après, j'ai perdu la vue », explique cette victime qui vient juste de voir le médecin pour l'expertise demandée par le tribunal…
Il n'est pas au bout de ses peines et attend toujours une validation de son taux de handicap pour enfin toucher une rente et espérer prétendre à une indemnisation. Jusque-là, il s'est appuyé sur les spécialistes de la Fnath, notamment pour s'assurer les services d'un avocat lorsqu'il a engagé une action au tribunal administratif : « Il fallait que je sache pourquoi l'accident est survenu. »
Tribunal devant lequel il est encore passé pour obtenir une carte de stationnement dont il a dû justifier l'utilité puisqu'il marche sur ses deux jambes « mais je dois ouvrir complètement la portière pour entrer dans la voiture », tempête-il, évoquant l'usage d'une seule de ses mains.
Il a besoin d'aide dans tous les gestes de la vie courante - « Pour me laver », cite-t-il en exemple - expliquant disposer aussi d'un ustensile « fourchette/couteau » spécifique pour manger. Devenue aide-soignante, son épouse assure beaucoup de services pour lesquels il aurait dû, sinon, faire appel à plusieurs professionnels. Même le côté psychologique a dû être traité. Il constate que son état d'esprit a changé : « Je ne me laisse plus faire », lance-t-il, estimant aussi que les difficultés des personnes handicapées ne sont pas toujours prises en compte.
S'il espère glaner aujourd'hui des renseignements sur un éventuel emploi, il n'a pas trop d'illusion. Opéré d'une « cataracte figeante » à la suite des effets de l'électrisation, il ne peut pas « faire plus de deux heures par jour sur l'ordinateur », ni se servir de ses deux mains pour, par exemple, distribuer des documents. Les possibilités sont donc réduites…
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/electrise-en-2006-bruno-poursuit-encore-son-combat
Pourquoi tant de temps entre l'accident et la reconnaissance du handicap, cela devrait faire partie des réflexions avoir très vite une décision, la vie de ces gens en dépend.
RépondreSupprimerBonne journée bises Jacqueline.