SOISSONS (Aisne). Alors que le tribunal de commerce de Versailles devrait prononcer la liquidation de Transcom France, le personnel du centre d'appels de Soissons multiplie les actions sur le net.
ILS ont de l'imagination, les salariés de Transcom à Soissons. « Ils sont motivés », salue l'intersyndicale. Alors que le centre d'appels devrait très bientôt fermer ses portes, le personnel a lancé la contre-attaque contre Transcom Worldwide, leur groupe.
Ces actions, ils les veulent non violentes, intelligentes mais bruyantes pour faire connaître le traitement que ce groupe suédois leur réserve. Si elles se sont, dans un premier temps, menées sur le terrain, avec deux manifestations au siège social de Transcom France à Vélizy (Yvelines), elles se font aussi sur la toile.
À ce jeu de bataille numérique, les salariés remportent quelques victoires, qui, même si elles sont menues, leur donnent des raisons d'espérer que Transcom Worldwide ne pourra pas sans tirer à bon compte. Ils veulent un plan social décent, des indemnités de ce groupe qui fait des bénéfices. Pas question de laisser cette charge au contribuable français. « En 2012, le groupe, grâce aux restructurations, a retrouvé un résultat positif de 6.9 millions d'euros mais ne souhaite pas accompagner ses salariés français par un plan de reclassement », explique l'intersyndicale.
Grâce à leur compte Facebook récemment créé, les salariés ont déjà touché plus d'un millier de personnes qui les suivent désormais. « Cela nous permet aussi de communiquer avec les autres centres d'appels de Transcom France, à Roan l'Étape et à Montluçon. On est en total accord maintenant car il a été plusieurs fois répété en comité central d'entreprise que Soissons ne travaillait plus et que nous étions la cause des difficultés de trésorerie », souligne un membre de l'intersyndicale. Il y a un mois encore, « nous n'avions aucune communication avec les autres centres ».
La semaine dernière, ils sont parvenus à alerter sous la forme d'un « spam poli » l'ensemble des salariés du groupe en Europe. Chacun a reçu sur sa boîte professionnelle « 60 mails en 20 minutes. Ensuite le groupe a réussi a bloqué l'envoi ». Ce message électronique disait : « Bonjour, je m'appelle […], je travaille pour Transcom et je vais bientôt perdre mon emploi ». Dans le même temps, les salariés ont trouvé les numéros de téléphone « des grands dirigeants en Suède et en Italie. Ils ont reçu beaucoup d'appels ! »
Ce qu'ils souhaitent : c'est atteindre la Suède, pays reconnu pour son « modèle social. Ce n'est pas le cas du groupe Kinnevic, actionnaire majoritaire de Transcom Worldwide, qui agit typiquement comme la plupart des fonds de pension, c'est-à-dire la rentabilité avant tout. L'État suédois peut-il laisser une entreprise de cette taille et qui véhicule son image dans le monde avoir des pratiques moyenâgeuses au sein même de l'Europe ? »
Pour pouvoir financer leurs prochaines actions, le personnel de Transcom Soissons a aussi créé une tirelire sur Internet*. Cette collecte de fonds s'élevait, hier, à 275 euros.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/la-contre-attaque-numerique-des-transcom
Une très bonne initiative le net est un moyen de communiquer exceptionnel, il faut l'utiliser.
RépondreSupprimerBonne journée bises Jacqueline