« Un bateau pour demain » a entrepris, depuis trois ans, la construction d'un voilier avec des adolescents suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse. Cet été, il devrait naviguer.
LAURENT LANDRY reconnaît que, comme les marins, il a connu des moments difficiles avec la solitude, le doute. Depuis plusieurs mois maintenant, l'avocat du barreau de Soissons a cependant retrouvé le sourire.
« On sent qu'il se passe quelque chose », confie celui qui, en mai 2009, a porté sur les fonts baptismaux l'association « Un bateau pour demain » avec l'objectif de favoriser l'insertion d'adolescents suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en les associant à la construction d'un voilier Multimono.
En décembre 2009, Laurent Landry, soutenu dans son entreprise par l'association des Voiles du Soissonnais, a pris possession du bateau… en kit de 220 pièces !
Un atelier… à l'aérodrome
Avant de s'attaquer à la construction du voilier de 7,50 m, il fallait trouver un point d'ancrage, un lieu où jeunes et adultes pouvaient travailler sans gêner, ni être gênés. Clin d'œil de l'histoire, c'est dans un hangar de l'aérodrome que le bateau a peu à peu pris corps.
Ministère de la Justice, via la PJJ, barreau de Soissons, Voiles du Soissonnais, Village d'enfants, centre éducatif fermé de Laon et, depuis peu, centre éducatif La Cordée œuvrent ensemble pour que le Multimono puisse, cet été, voguer enfin sur les eaux de l'Aisne, au départ de la base nautique de Pommiers.
« Les jeunes qui viennent sont motivés. Ce qui est aussi intéressant, c'est qu'en 2010, nous avions eu des jeunes du village d'enfants et qu'aujourd'hui, ce sont leurs frères qui ont pris le relais », confie Laurent Landry.
Il a reçu le renfort précieux de membres du club de voile, Denis Rabozzi, Jean-Luc François et Bernard Blanc.
« C'est l'occasion de montrer que les jeunes sont capables de construire quelque chose de leurs propres mains, explique Bernard Blanc, jugeant que pour y parvenir, l'enthousiasme est primordial. »
Une ouverture pour le centre fermé
Pour Abdou Chiouar, éducateur au centre éducatif fermé, ce type de projet est une belle manière de « sortir un petit peu » de l'établissement : « Tous les jeunes que nous accueillons vont au moins une fois participer aux ateliers. Après, ce sera sur la base du volontariat. »
S'ils cèdent parfois au découragement, les jeunes mobilisés sur la construction rêvent déjà d'y voguer, à l'image de Jawad, 17 ans ou Yannick, 16 ans, qui, au départ, est venu par goût du bricolage mais pourrait bien se découvrir le pied marin.
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/un-bateau-pour-demain-avec-la-protection-judiciaire-de-la-jeunesse-le-voilier-p
Ce modèle de réinsertion est inspirée du père Jaouen (Le jésuite Michel Jaouen a été aumônier de la prison de Fresnes pendant dix ans. Après avoir fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, il a acheté un vieux voilier, le "Bel Espoir", pour les emmener en vacances.)
RépondreSupprimerIl le dit lui même cela n'a pas été toujours facile....mais la mer exige la rigueur, l'engagement de tous ceux qui sont sur le bateau, une belle école
Bonne journée bises Jacqueline
Un bateau sur l'aérodrome ?! Pourquoi pas après tout... Il y a bien des hydravions et il y a eu le Hollandais volant...
RépondreSupprimerBon samedi Francis !