jeudi 7 février 2013

Les banques rechignent à mettre au pot

Championne du monde des confitures au carnet de commandes bien rempli, Marie Maryns n'en éprouve pas moins des difficultés avec les banques. C'est ce qu'elle a hier expliqué au préfet.
SES confitures sont dégustées à l'Élysée, au Sénat et sur les plus grandes tables de l'Hexagone. Depuis peu, Marie Maryns livre aussi ses produits à un palace monégasque, notamment - tout un symbole - en confit de champagne à l'or.
Installée à Crouy depuis bientôt 10 ans, la créatrice des Jardins de Marie a également décroché, en août dernier, le titre de championne du monde des confitures disputé à Beaupuy (Lot-et-Garonne) face à des compétiteurs venus des quatre coins de la planète, avec un effet quasi immédiat sur son activité qui a progressé de 150 % l'an passé. Et pourtant…
Face au préfet Pierre Bayle et au président de la Chambre des Métiers de l'Aisne Charles Colvez venus la rencontrer, Marie Maryns a, hier, fait part des difficultés qu'elle éprouve, aujourd'hui encore, avec les établissements bancaires.
« Mon chiffre d'affaires a été multiplié par deux et demi, je ne suis jamais dans le rouge, jamais à découvert, mais ça coince encore avec les banques », leur a confié la confiturière, dont le seul « handicap » est la faiblesse de son fonds de roulement.

Cercle vicieux
« Ils voulaient que je fasse de l'affacturage*, mais c'était hors de question pour moi vis-à-vis de mes clients », leur a raconté Marie Maryns.
Alors que ses perspectives de développement, et d'embauche, sont importantes, la confiturière ne cache pas que cela la « freine » dans ses projets.
Ses soucis n'ont évidemment pas manqué d'interpeller le préfet et le président de la Chambre des métiers. « C'est aberrant. Vous avez un marché, une forte croissance, des clients prestigieux et pourtant votre entreprise est dans un cercle vicieux. L'enjeu, c'est donc de savoir comment vous aider à vous développer », lui a assuré Pierre Bayle, tandis que Charles Colvez faisait, lui aussi, part de sa surprise : « Quand on discute avec les banques, elles nous disent : on a de l'argent, mais pas de dossiers. Là, on a un dossier. »
Aux yeux du représentant de l'Etat, il convient de « sortir du dialogue de sourds avec les banques » et de faire en sorte qu'elles soient « moins frileuses » à accompagner le développement d'entreprises qui font leurs preuves.
En 2012, pas moins de 26 300 pots de confiture sont sortis des Jardins de Marie, avec 200 références différentes.
Chaque année, sous la pression amicale des grands chefs qu'elle fournit, Marie Maryns crée une dizaine de nouveaux produits, en faisant travailler essentiellement des fournisseurs de la région. Aujourd'hui, elle lance un cri d'alarme : « J'ai de l'énergie, mais je ne peux plus y arriver seule. »

 * Technique de financement et de recouvrement de créances que les banques facturent au client.


http://www.lunion.presse.fr/article/economie-region/les-banques-rechignent-a-mettre-au-pot

2 commentaires:

  1. Si les banques avaient éte plus vigilantes avec les fameuses surprimes nous n'en serions pas là mais que les bons payent pour les mauvais devient fort pénible à quand la crétion de fonds pour aider l'industrie saine, tu vois le livret A par exemple.
    Bonne journée bises

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