Des signaux de fumée, une nouvelle fois hier matin. Chez Baxi, les salariés ont allumé un grand bûcher. C'est ainsi qu'ils communiquent aux Soissonnais leur désarroi devant les emplois menacés et leur solidarité pour leurs camarades de Focast qui reçoivent ces jours-ci leur lettre de licenciement. 129 salariés sur le carreau, juste avant les fêtes.
Tandis que les uns connaissent leur sort depuis le prononcé de la liquidation de la fonderie, les autres doivent continuer à travailler malgré la fermeture annoncée et les incertitudes. « C'est un feu qui rappelle à notre direction que nous ne sommes pas morts et pas près de nous laisser enterrer », insiste Christophe Rousselle, pour l'intersyndicale. Une sorte de comité d'accueil pour réchauffer l'atmosphère et accueillir la DRH, Mme Lévêque, qui devait arriver de bon matin pour le comité d'entreprise mensuel. Elle n'est pas venue.
Le cynisme
Devaient pourtant être étudiés les aménagements du temps de travail 2013, dans le cadre de la modulation, et les congés payés. Si les salariés de Baxi savent qu'ils seront en congés le 21 décembre prochain, ils ne connaissent pas le jour de leur retour à l'usine. Déstabilisant quand, par ailleurs, les salariés reçoivent une note interne de leur PDG, François Hiriart, pour le moins déconcertante.
Ils peuvent y lire que « depuis plusieurs semaines, et indépendamment du blocage des salariés focast et des jours de grève Baxi, nous avons constaté un ralentissement manifeste des cadences de nos lignes de production […] ce ralentissement significatif désorganise gravement notre entreprise qui est déjà confrontée à des difficultés économiques importantes […] cette situation de pénurie de nos produits fabriqués à Villeneuve-Saint-Germain entraîne une baisse massive de commandes de chaudières au sol de nos clients […] La baisse de prises de commandes est le résultat de ce phénomène d'une grande gravité pour la pérennité de l'entreprise dans son ensemble. »
Là, le PDG fait peser un peu plus la menace : « Cette situation a été portée à la connaissance du groupe BDR Thermea qui est forcé d'étudier toutes mesures visant à permettre de compenser la défaillance de Villeneuve-Saint-Germain. » Les salariés en ont apprécié le cynisme.
Pour Christophe Rousselle, « les gens n'arrivent plus à se situer. Ils se demandent si on va vraiment fermer, si c'est une fiction. » Les syndicalistes ne se font pas l'illusion. « Et pourtant, du chauffage, on en vendra toujours ! », gronde Thierry Depret. La preuve : « 53 de nos produits référencés sur les 115 que nous produisons à Villeneuve-Saint-Germain sont en rupture soit un retard de 400 chaudières pour le marché français. » C'est le PDG lui-même qui le dit.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/pour-le-pdg-de-baxi-les-salaries-ne-travaillent-pas-assez
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