Pour la députée, il y a eu mercredi un couac de taille. L'Agglo n'a pas déclaré la manifestation. Les Soissonnais auraient pu être mieux reçus à Paris. Le président de l'Agglo lui répond.
LES invisibles du Soissonnais qui voulaient faire reconnaître leur savoir-faire au beau milieu de Paris et montrer, pacifiquement, le désarroi d'un territoire qui se sent abandonné de l'État tant au niveau national qu'au niveau de la Picardie, ont tombé les masques blancs bardés de rouge sang, mercredi soir. Depuis, la polémique enfle sur le traitement qui a été réservé à la cinquantaine d'élus et aux 200 salariés et simples citoyens à leur arrivée dans la capitale. Parqués comme des animaux, dans un coin discret de la place de la Concorde et gazés.
« Les organisateurs de la manifestation ont en effet fait un couac de taille : ils ont imprudemment oublié de déclarer la manifestation auprès de la préfecture de police, procédure bien connue de tous les organisateurs de manifestations militantes. Résultat : en gardant « secrets » le lieu et les formes de la manifestation, son organisateur a mis les manifestants dans un piège. Si la procédure normale avait été suivie, les salariés auraient pu manifester pacifiquement, comme il se doit et comme ils le souhaitaient », martèle la députée Marie-Françoise Bechtel dans une réponse qu'elle nous a fait parvenir. Discours qu'elle tenait déjà mercredi quand elle a rencontré les manifestants et les forces de l'ordre.
« Je ne dénigre pas »
Sans le nommer, elle désigne Jean-Marie Carré, président de la communauté d'agglomération du Soissonnais. « Je ne souhaite pas polémiquer, je n'en vois pas l'intérêt », temporise ce dernier qui précise : « On n'a pas déclaré la manifestation car si nous l'avions fait, nous aurions été parqués derrière l'Assemblée nationale. Ça m'a été confirmé par les forces de l'ordre. Il n'est pas permis de manifester devant l'Assemblée nationale. »
Pour Jean-Marie Carré, le sort réservé dès leur arrivée aux Soissonnais laisse un goût de profonde injustice : « Florange non plus n'était pas autorisé à manifester devant l'Assemblée nationale, mais nous, on est bâillonné. » Quant à la députée, « si nous n'étions pas venus à Paris, elle n'aurait pas pu poser sa question d'actualité. Elle a fait son travail. Je ne dénigre pas ce qu'elle fait, qu'elle ne le fasse pas avec moi. Chacun sait que j'ai essayé de communiquer avec elle. »
« Trouver une issue »
La communication était effectivement difficile, entre les manifestants cernés par les gendarmes mobiles et la députée, restée à l'Assemblée nationale, à deux pas de là. « Si je n'ai pas rejoint plus tôt la manifestation, c'est précisément parce que, avec l'aide de mon attachée parlementaire, je contactais le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police afin de trouver une issue. J'ai d'abord obtenu qu'une délégation de quinze personnes puisse rejoindre l'Assemblée nationale, où les manifestants auraient pu s'exprimer devant la presse. Tout était organisé, mais une heure après, on m'informait que ce n'était plus souhaité (par qui ?) », défend-elle. Par des élus et des salariés qui ne se voyaient pas avoir fait tout ce chemin pour rencontrer une députée qu'ils peuvent rencontrer à Soissons.
Jean-Marie Carré veut croire aujourd'hui que Marie-Françoise Bechtel peut intervenir, « comme elle l'a fait par le passé avec le rendez-vous au ministère du Redressement productif, pour mettre en place une conférence territoriale avec le préfet de Région à Soissons. Si l'État pouvait investir dix fois dans le territoire ce qu'il a dépensé mercredi en forces de l'ordre. Que chacun fasse son action dans son domaine et c'est le Soissonnais qui y gagnera. »
Voir la vidéo sur ce lien...........http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/video-la-deputee-regle-ses-comptes-avec-lagglo-de-soissons
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