l’orée des années 80, le mélomane axonais Renaud de Vergnette, lassé d’engloutir ses économies dans des enceintes haute-fidélité chères et décevantes, décide de se lancer lui-même dans la fabrication. Il fonde en 1980 la marque Triangle avec l’idée de proposer des équipements capables d’une restitution musicale particulièrement naturelle, d’un très bon rapport qualité-prix et le tout avec un beau « design ». Depuis, l’atelier installé dans la ferme de ses beaux-parents sort la même année un premier modèle d’enceinte : la 1180. Cette intrigante colonne blanche surmontée d’une pyramide coupée à son sommet rencontre immédiatement un grand succès auprès de ceux que l’on appelle les audiophiles. Triangle trouve de fait une place dans l’univers mi-artisanal, mi-industriel de la haute-fidélité.
Près de quatre décennies plus tard, l’entreprise est toujours là. Elle appartient depuis 2006 à Olivier Decelle. Le premier distributeur de Triangle à Paris avait fait, dix ans plus tôt, une première entrée amicale au capital de l’entreprise de son partenaire et ami Renaud de Vergnette.
Marque bien installée dans le paysage, Triangle n’a pas connu un développement linéaire. Entre 2006 et 2012, l’entreprise a dû se restructurer face à la difficulté de trouver des fournisseurs proches, aux changements de comportement des consommateurs, de plus en plus tournés vers la musique dématérialisée, et à la concurrence des fabricants des pays low-cost. Du coup, Triangle a décidé de déléguer la fabrication des produits d’entrée et milieu de gamme à des partenaires en Asie, pour accentuer ses efforts sur les modèles plus prestigieux « made in France ». «
La sous-traitance nous a aidés à nous concentrer sur la R&D acoustique et à ne plus investir sur des grandes chaînes de montages pour lesquelles nous n’apportions pas de valeur ajoutée
», explique Hugo Decelle, fils d’Oliver, et directeur opérationnel de Triangle.
À Soissons sont élaborées les enceintes des gammes Signature et Magellan vendues en magasin entre 5 000 et 50 000 euros la paire. Vitrine de la marque, le modèle Grand Concert totalise 10 haut-parleurs scellés dans une caisse en bois haute de deux mètres joliment galbée et laquée comme un piano. Les haut-parleurs de ces modèles premium sont fabriqués dans la manufacture soissonnaise qui compte une quinzaine de salariés. Les 1 000 unités artisanales sorties l’an passé ont représenté un tiers du chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros, le restant venant des 25 000 enceintes fabriquées par les sous-traitants étrangers.
S’ils ne bénéficient pas d’une fabrication aussi soignée, les modèles d’entrée de gamme que l’on retrouve, par exemple dans les rayons des magasins Boulanger, profitent du savoir-faire et des innovations du centre R&D de Soissons. Des « petites » enceintes colonne à 500 euros pièce (Elara) ont ainsi reçu récemment un « Diapason d’Or », une reconnaissance décernée par la presse spécialisée. Alors que les puristes ne jurent que par les chaînes haute-fidélité à « éléments séparés », les supports musicaux sur disque vinyle et CD, Triangle fait quelques pas vers les équipements compacts, les enceintes connectées et la musique sur fichiers informatiqLa marque française vient de sortir des petites enceintes actives (avec un amplificateur intégré et Bluetooth APTX) en partenariat avec la plate-forme française Qobuz, spécialisée dans le « streaming » haute-fidélité. «
On souhaite accompagner ce marché qui est en train de monter en gamme mais on le fera jamais au détriment de la qualité
», souligne Hugo Decelle. Triangle suit le sillon creusé par Devialet, le pionnier français des enceintes connectées qui se développe fortement grâce aux fonds apportés par Xavier Niel, Bernard Arnault, Jay-Z ou l’équipementier chinois Foxconn..................... LIRE SUR LE JOURNAL L'AISNE NOUVELLE ............. Investissements|Entreprises|Économie et finances|Commerce spécialisé|France|Asie|Europe|Soissons (Aisne)http://www.aisnenouvelle.fr/tags/soissons
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