mercredi 21 février 2018

Betterave: une campagne record dans l’Aisne

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Avec des rendements et une production record, la betterave sucrière a fait une entrée en trombe sur un marché libéralisé depuis octobre dernier. Mais la concurrence mondiale est rude pour le légume phare du département.

’est le joyau de l’Aisne, premier producteur de France. Et l’année 2017 restera exceptionnelle. Achevée ici le 8 février, la campagne devrait aboutir à la production de 6,5 millions de tonnes, desquelles on tirera un million de tonnes de sucre. Le groupe Tereos (siège à Origny-Sainte-Benoîte), qui collecte au total le produit de 215 000 hectares de surface, a fait tourner ses 9 usines 145 jours en moyenne, enregistrant un rendement en sucre 14,9 tonnes à l’hectare sur le site d’Origny (record battu) et 13,8 à Bucy-le-Long (record égalé).


Pour organiser au mieux une collecte allongée d’un mois par rapport à l’an dernier, la filière a dû consentir quelques efforts. « Le grand défi à relever, c’était celui de la conservation, explique Alexis Tordeur, responsable du service agronomique chez Tereos. Il a fallu recouvrir les betteraves de bâches ou de paille après leur arrachage. Mais on a eu la chance de passer à côté du gel en janvier. On a donc eu peu de perte en sucre. Le défi a été relevé. »
Quantité et qualité sont donc au rendez-vous, la moyenne de rendement du groupe Tereos s’établissant à 95 tonnes à l’hectare. « Les dix meilleurs rendements ont atteint 141 tonnes. Ça donne une idée de jusqu’où peut aller la betterave », sourit Alexis Tordeur.


Surproduction



Pourquoi une campagne à ce point allongée, sur des surfaces elles-mêmes étendues de 25 % ? Parce que depuis le 1er octobre dernier, l’Union européenne a mis fin à sa politique de quotas, livrant ses pays membres à un marché mondial entièrement libre. Pour affronter cette nouvelle donne, et notamment la toute puissante canne à sucre, les industriels, soucieux de prendre leur place sur le ring, ont appelé à la production intensive. Déjà en état de surproduction, le sucre mondial est désormais au plus bas, ramenant le prix réel d’une tonne de betterave à moins de 20€, là où les industriels français garantissent pour le moment 25€, soit à peine le coût de production.


« On a été gâté par la météo cette année, songe Guillaume Gandon, le président du syndicat betteravier de l’Aisne. Mais on reste vigilant, on sait qu’on n’aura pas des conditions comme celles-ci tous les ans. »

Betterave: une campagne record dans l’Aisne http://www.aisnenouvelle.fr/69527/article/2018-02-20/betterave-une-campagne-record-dans-laisne

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