jeudi 4 février 2016

Entreprises soissonnaises recherchent (désespérément) salariés qualifiés

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Pôle emploi et la sous-préfecture de Soissons ont initié un cycle de rencontres avec des sociétés ayant du mal à recruter. La première réunion concernait des usines de chaudronnerie.
R ien que pour cette année, je vais devoir faire face à cinq départs en retraite sur un effectif de vingt-cinq salariés. » Pierre-Rénald Légé, directeur de l’usine Bilfinger water technologies ne trouve personne pour remplacer ses ouvriers expérimentés. Le responsable de cette entreprise située à Billy-sur-Aisne est dépité : « Nous avons laissé des annonces à Pôle emploi, fait appel à un cabinet de recrutement via Manpower : on n’a pas de résultat. On ne trouve pas de chaudronnier formé sur le marché. »
Mardi 26 janvier, Pierre-Rénald Légé a participé, en sous-préfecture à une réunion sur le sujet avec des représentants de cinq autres entreprises de chaudronnerie/métallurgie du Soissonnais (Groebli, Plastiques de l’Aisne, Entreprise Auger, Regua, RGR Maintenance) ainsi que la directrice de l’antenne Pôle emploi de Soissons Aline Mangataye. Cette rencontre initiée par Pôle emploi avait pour but de trouver des solutions pour les métiers de la chaudronnerie, un secteur qui éprouve d’énormes difficultés à recruter.
« Nous essayons d’identifier les besoins et les difficultés en matière de recrutement, précise Aline Mangataye. Ces tables rondes nous permettent de mieux cerner les compétences recherchées » Ce cycle de rendez-vous ne se limitera pas, à ce seul secteur d’activité puisque d’autres métiers sont sous tension (lire par ailleurs).
Pour revenir à la chaudronnerie/métallurgie, si le constat est le même, les causes semblent multiples selon les dirigeants de sociétés réunis. « Il faudrait peut-être obliger les gens à travailler, lance désabusée Gabrielle Auger, femme du fondateur de l’entreprise cotterézienne du même nom. Cela fait 8-10 ans qu’on jongle entre les intérimaires et les gens de passage. Un jour, un homme m’a dit : Il faudrait que je travaille trois mois pour ensuite avoir droit au chômage. C’est très difficile. »
Cherchant un « dessinateur », « un chaudronnier qui sache lire les plans » et un « usineur ayant des notions en informatique pour entrer ses programmes d’usinage », Gilles Nollet, PDG de Plastiques de l’Aisne (Braine, 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) met plutôt le manque de formation en avant : « Nous cherchons des gens ayant des compétences en chaudronnerie acier pour les former en interne sur le plastique. Dans notre région personne ou presque ne forme les jeunes à la plasturgie. » Et ce patron affirme ne pas être le seul à être victime de ces lacunes.
Troisième écueil, l’attrait de la région pour les cadres comme l’explique Pierre-Rénald Légé : « Nous cherchons un chef de projet, profil ingénieur. Une personne qui suivrait nos dossiers à l’export (Arabie saoudite, Chine, Russie, États-Unis…) pour des clients dans les domaines de la pétrochimie et du médical. Mais sur ce genre de profil, il faut être honnête, les gens ne veulent pas venir dans l’Aisne. Le département n’est pas attrayant. » Et il ajoute : « Un jour évidemment, il faudra aussi se poser la question des charges en France, qui ne sont pas les mêmes à l’étranger. »
Ces divers arguments, Laurent Olivier, le sous-préfet, et Aline Mangataye les ont bien entendu. « Nous allons faire connaître les métiers dans ce domaine auprès des demandeurs d’emploi, indique la directrice de Pôle emploi. Il y aura deux autres rencontres physiques avec ces entrepreneurs et des échanges téléphoniques ou par mails. On verra ensuite ce que l’on peut envisager concrètement. Pourquoi pas un plan de formation sur les compétences recherchées avec une sélection des candidats par les entreprises ? »
On le voit, il y a du pain sur la planche.
http://www.lunion.fr/node/655106

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