mercredi 30 juillet 2014

Ils ont vécu 1914, ils racontent

Ils sont sept. Sept à avoir couché, sur le papier, il y a tout juste 100 ans, ces événements qu’ils pressentaient extraordinaires. Ils ne le savaient pas encore mais ils vivaient le début de la Grande Guerre. Pour leur valeur de témoignage, la société historique a décidé de les publier.
Ces sept civils soissonnais, les voici. Il y a deux élus : Louis Brunehant, maire de Pommiers, et Louis Isidore Lavergne, adjoint au maire de Chassemy. Il y a la femme du sous-préfet de Soissons : Mireille Andrieu. À ces notables s’ajoutent l’abbé Denis Legrand, en charge de la paroisse de Crouy, Georges Macadré, ouvrier à la distillerie de Vauxrot à Cuffies et Ernest Dupré, garde-magasin au syndicat agricole de Soissons. Enfin Robert Mouton, 13 ans, est en vacances à Epagny, chez sa grand-mère.

Trouvé chez un bouquiniste à Paris

« Les nombreuses publications ou rééditions de témoignages l’attestent : la parole du combattant de la Grande Guerre est bien présente dans la sphère publique. En revanche celle du civil est plus rare », observe le soissonnais Philippe Salson, docteur en histoire et professeur, qui signe l’introduction de l’ouvrage. Pour lui, la parole du civil est « boudée par les grandes maisons d’édition et laissée à l’écart des grandes commémorations. Autant dire que le travail de collecte, de sélection et d’édition mené par la société historique est non seulement méritoire (…) mais il est précieux ».
Selon leur âge, leur sexe, leur commune de résidence ou leur milieu social, ces personnes a vécu une guerre différente de celle des autres. Selon l’endroit où elles se trouvaient, elles ont vu la mobilisation, puis l’armée allemande dans les premiers jours de septembre 14. Cette armée qui est revenue après la déroute de la bataille de la Marne pour se fixer sur la rive nord de la rivière. Bombardements, occupation, évacuation… le lecteur partage leur quotidien.
Certains de ces carnets de bord ont été confiés à la société historique par les familles. Le journal de Dupré, lui, a été dégoté par Denis Rolland, le président de l’association, par hasard, chez un bouquiniste à Paris. Dans ces sept récits, trois sont qualifiés de « souvenir». Ils ont été rédigés après la guerre souvent à partir de notes prises au cours des événements. Les quatre autres tiennent du journal au jour le jour. Philippe Salson estime :« Finalement, ces témoignages sont les meilleurs outils pour contester les approches globalisantes sur les Français dans la guerre ».

http://www.lunion.presse.fr/accueil/ils-ont-vecu-1914-ils-racontent-ia0b0n384684

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