« Une personne qui va acheter une baguette de pain va se garer au plus proche, même si c’est sur un passage piéton. » Les incivilités au volant, ça lui parle à Jean-Philippe André. Le responsable de la police municipale détient même certains chiffres impressionnants qui montrent que la situation ne s’améliore pas. Ainsi, 468 amendes de 35 euros ont été infligées en 2013 à des automobilistes garés sur des trottoirs alors qu’elles n’étaient que 315 en 2012. Pourtant, le chef des policiers municipaux assure que la priorité de son service est la prévention et la médiation. Aussi tous les manques de civisme ne sont pas verbalisés, loin de là. Les véhicules en double file ne le sont presque jamais, puisque « le propriétaire n’est jamais loin ».
Mais au moins, le dialogue aura été engagé et le contrevenant sensibilisé. Même chose pour les cyclistes sur les trottoirs et les parents déposant leurs enfants au plus près de l’école, parfois au mépris des règles… « S’ils pouvaient entrer en voiture dans l’établissement, ils le feraient », peste le chef de la police de la ville qui remarque parfois dans ces cas-là une multitude d’infractions simultanées. Parmi celles-ci peut se trouver le stationnement sur une ligne jaune, l’une des plus fréquentes infractions. Elle peut coûter 17 euros et c’est arrivé 337 fois en 2013.
37 amendes pour stationnement sur une place handicapée
Ce genre d’incivilités, Anny Pestel le connaît bien. Agent d’assurances chez Axa Baran Thierry, elle en voit tous les jours devant le bureau. Sans compter les voitures en sens interdit, « les cyclistes sur les trottoirs et les véhicules garés sur les places handicapés ». C’est là une des infractions les plus chèrement réprimées et la police municipale a infligé 37 fois en 2013 une amende à 135 euros à des automobilistes pour cette cause. En tant que professionnelle, Anny Pestel ne constate pas « énormément » de collisions sans tiers déclaré sur des parkings. « Notre record, c’est 8 000 francs, signale-t-elle cependant, déplorant le manque fréquent de témoins, car pour la victime ça peut chiffrer ! »Un de ses concurrents soissonnais, Armand De Koninck, du cabinet Allianz, considère au contraire que de tels événements sont de plus en plus nombreux. Les petits mots sur les pare-brise, « ça n’existe pas ». Pour lui, l’individualisme est en hausse, et la crise y est sûrement pour quelque chose, les automobilistes incriminés ne veulent pas risquer leur bonus…
Même discours pour le taxi Bertrand. Il sait bien que d’autres prennent souvent sa place. Son véhicule a carrément été abîmé un jour par un conducteur roulant en sens interdit. Pour ne pas être rattrapé ce malotru avait même grillé un feu rouge.. Mais « que voulez-vous faire ? » lance-t-il fataliste...
http://www.lunion.presse.fr/accueil/soissons-veut-mettre-fin-a-l-incivilite-au-volant-ia0b0n354752
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