samedi 10 mai 2014

Les cirques en mal d’hospitalité

SOISSONS (02). N’ayant pu être accueilli à Soissons, la compagnie Zavatta s’est installée à Crouy. Michaël Zavatta, arrière-petit-fils d’Achille, parle des difficultés rencontrées par les cirques.
Le cirque est un métier rude et sans attache. La troupe de Zavatta, en piste depuis mercredi à Crouy, en sait quelque chose. « C’est en règle générale beaucoup plus compliqué pour recevoir les autorisations aujourd’hui », explique Michaël Zavatta. « Nous sommes en demande perpétuelle pour obtenir des terrains d’accueil, ça en devient usant. Il y a six ans, tout était plus simple. Les communes accueillaient nos représentations à bras ouverts. »
Intermittent du spectacle depuis sa plus tendre enfance, Michaël Zavatta et sa troupe ont pris leurs quartiers du côté de la place Tivoli, à Crouy. « C’est notre première venue dans la région de Soissons. Nous avons été très déçus de l’accueil réservé par la mairie. On a également supprimé nos affiches publicitaires dans l’ensemble de la ville. Plus de 40 affichettes avaient été distribuées dans Soissons. Nous n’avons pas ressenti une réelle envie de nous souhaiter la bienvenue dans la commune. »
L’occasion pour l’arrière petit-fils d’Achille Zavatta de lèver le voile sur ses débuts sous les chapiteaux. « Je fais partie de la sixième génération Zavatta », lance le jeune homme de 22 ans. « J’ai fait mes premiers pas sur la piste à l’âge de trois ans. J’effectuais des numéros de clown au côté de mon père. Je me suis ensuite mis à répéter mes premiers exercices acrobatiques à l’âge de neuf ans. »

« Plus qu’un métier,
forain est un mode de vie »

Aujourd’hui équilibriste jongleur mais aussi dompteur d’animaux, le jeune homme suit un entraînement régulier. « C’est un effort très exigeant », explique Michaël Zavatta. «  Nous sommes des passionnés, sinon ce serait très dur de tenir le rythme au fil des années. Chaque année, un nouveau spectacle est mis sur pied, ce qui rend la tâche compliquée mais cela nous permet d’en maintenir l’intérêt. C’est une grande fierté pour moi de faire perdurer un tel savoir », poursuit l’acrobate.
Basée à Valenciennes et à Paris, la troupe Zavatta est pour la majeure partie du temps en « vadrouille ». « Plus qu’un métier, forain est un mode de vie. Nous sommes basés dans le Nord car nous tenons beaucoup de spectacles dans cette région, notamment sur la Côté d’Opale. Lorsqu’on fait une halte dans nos bases, on en profite pour remettre à niveau nos véhicules. Nos animaux peuvent également retrouver un espace de vie plus conséquent avec des boxes plus adaptés », rapporte Michaël Zavatta. « Nous ne disposons que d’une semaine de vacances par an. C’est parfois très difficile de conserver un bon moral », conclut-il.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-cirques-en-mal-d-hospitalite-ia3b26n344883

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