mardi 11 mars 2014

Seriez-vous capable de prêter votre canapé à un inconnu ?

SOISSONS (02). Le site CouchSurfing permet de loger ou d’être accueilli chez un hôte gratuitement à travers le monde. Et il en fait des adeptes à Soissons.
Dormir sur le canapé d’un inconnu, c’est dans l’air du temps. Voilà dix ans que le « couchsurfing », littéralement « passer d’un canapé à l’autre », fait un carton. Parce qu’on y trouve l’aventure mais aussi parce que cela ne coûte presque rien. Il suffit d’une inscription sur le site couchsurfing.org pour être mis en relation avec des hôtes de 207 pays et trouver une solution d’hébergement.
Depuis que Valérie David, professeure d’histoire-géographie à Soissons, y a goûté, elle ne peut plus s’en passer. « Je me suis inscrite sur le site en 2013, mais je pratiquais déjà le couchsurfing avec ma sœur chez qui je vivais à Paris. On en a reçu du monde : des Français, des Allemands, des Coréens. Avec le site, j’ai même été hébergée à Istanbul, dans un quartier qui n’était pas touristique pour un sou. J’ai pu découvrir des endroits fabuleux qui ne sont jamais mentionnés dans les guides ! »
Même son de cloche pour Sarah Zerbib, une Soissonnaise d’adoption de 27 ans, qui depuis deux années, a enchaîné les expériences : « Le couchsurfing, c’est un partage. Cela va de la crêpes-party improvisée à une heure du matin, à une journée visite qui se termine dans un bar devant un groupe de rock indépendant comme je l’ai vécu à Metz ou alors une fête d’anniversaire à Bordeaux où je me suis retrouvée à trinquer au champagne avec mon hôte, une femme géniale proche de la retraite ! »
Et les deux CouchSurfeuses sont unanimes : même à Soissons, une ville aussi petite soit-elle, les demandes de « prêt de canapé » affluent : « Avant j’habitais Langres, une ville de 8 000 habitants dans la Haute-Marne et j’ai quand même reçu tout un petit groupe de jeunes le jour de la Fête de la musique ! Comme quoi, pas besoin d’habiter dans une grande ville pour se lancer », glisse Sarah Zerbib. Mais que les convaincus ne s’étonnent pas. À Soissons, ce ne sont pas vraiment les demandes de la part de nationalités exotiques qui dominent : « Rien à voir avec Paris qui attire les étrangers. Ici, ce sont plutôt des jeunes actifs en déplacement professionnel qui s’adressent à moi », explique Valérie David.
Ce dispositif n’est pas forcément la chasse gardée des globe-trotteurs, genre trentenaires baroudeurs, en quête de sensations fortes .

Favoriser la rencontre

« Le CouchSurfing ne se résume pas à un squattage de canapé. D’ailleurs, il y a beaucoup des groupes qui se créent à l’échelle d’une ville, d’une région, comme celui de Saint-Quentin, Laon, Soissons sur lequel j’ai posté un message en janvier, car j’étais à la recherche de vieilles caisses à vin en bois pour fabriquer un meuble », note Sarah Zerbib. Dans le couchsurfing, chacun apporte donc sa pierre à l’édifice, en fonction de ce qu’il est et de ce qu’il a. Et devant les plus récalcitrants qui taxeraient le concept de « dangereux », Valérie David, elle, se contente de sourire : « Des gens hurlent quand je raconte que je confie mes clés à un inconnu, mais je ne le fais pas sans l’avoir rencontré, sans que nous ayons échangé. »
Une autre mentalité, une façon de concevoir la vie différemment… Ni plus ni moins que la recette du succès du couchsurfing en fait !

http://www.lunion.presse.fr/region/seriez-vous-capable-de-preter-votre-canape-a-un-inconnu-ia0b0n312634

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