«J’ai rencontré ce matin des personnes, assez âgées, de confession musulmane, qui m’ont dit qu’elles avaient voté pour moi. Je les connaissais mais j’ignorais qu’elle pouvait me soutenir. » Franck Briffaut en fait des découvertes depuis dimanche soir, alors que ce candidat Front national, prenant part pour la 4e fois aux municipales de Villers-Cotterêts, est arrivé à la première place avec 32 %. (> Relire le direct spécial municipale dans l'Aisne) Il n’est pas surpris, cependant de voir plusieurs Cotteréziens, venus le féliciter, refuser d’être en photo dans le journal avec lui : « C’est l’envers de la médaille », constate-t-il parlant de diabolisation due aux médias.
D’autres lui ont demandé de passer les voir chez eux, affirme-t-il. C’était l’une de ses principales occupations, lors de cette première journée, avec « l’administratif » nécessaire à la préparation du second tour. Car, en ce lundi, il était seul, il avait laissé ses colistiers libres mais dès aujourd’hui, la campagne repartira de plus belle. Car « ça n’aurait pas de sens de s’arrêter là, martèle le candidat qui veut dire à ses électeurs : il faut aller jusqu’au bout ».
Au bout d’une histoire commencée au mois de novembre avec la distribution d’un questionnaire dont les réponses ont servi, explique-t-il, à l’élaboration du programme mais l’ont surpris « par leur nombre » et le fait qu’elles révélaient l’hétérogénéité des quartiers « un peu inquiétante ». Ces réponses et leur quantité ont suscité chez Franck Briffaut une première intuition du futur résultat du premier tour. « Notre implantation est aussi due à notre crédibilité, poursuit-il, expliquant : au conseil, il y a des dossiers que je vote. » Pour lui, ne pas s’opposer par principe est important pour séduire les administrés, comme ne pas être dans la caricature. Il critique en effet les frontistes s’entêtant contre les étrangers. Lui a une Portugaise sur sa liste et aurait pu avoir deux autres personnes de nationalité non française. L’intégration de ces personnes est la seule condition pour qu’il ne les stigmatise pas.
Pourtant, non loin de lui, sur la place, plusieurs jeunes français d’origine turque tiennent à dire qu’ils n’ont pas voté pour Franck Briffaut. Ils s’estiment jugés sur leur couleur de peau et affirment que, concernant la sécurité, les méfaits sont souvent la responsabilité d’auteurs non cotteréziens.
Parmi ceux qui s’interrogent quant à l’avenir de la municipalité de Villers-Cotterêts, il y a les membres de la communauté de communes. L’un d’eux trouve qu’on « récompense peu les gens qui font au bénéfice de ceux qui ne font pas ». Il se pose en outre des questions par rapport à la future composition du conseil communautaire dont il se réjouit du caractère apolitque. « On peut difficilement être maire sans être président de la communauté », estime-t-il pourtant sûr que si une droite recomposée l’emportait, ce serait le cas. Il se souvient d’un temps où ces rôles étaient assumés par deux personnes différentes et des conflits qui en découlaient.
Quant à un habitant de Fleury, il exprime l’opinion de beaucoup : la division de la droite n’est pas pour rien dans ce verdict.
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