SOISSONS (02). Un atelier associatif permet aux automobilistes d’apprendre à entretenir leur véhicule, moyennant une adhésion. Local et matériel sont mis à disposition depuis 30 ans
Un médecin, un dentiste, un ouvrier d’usine, un agent de l’administration fiscale, un étudiant et un formateur, que se racontent-ils le samedi matin dans le local d’un ancien garagiste ? Des histoires de mécanique puisque, adhérents de l’Espace jeunesse et culture (EJC), ils sont membres de l’atelier associatif créé dans les années 80. Chacun vient donc chaque semaine ou juste quand il en a besoin pour venir réparer, entretenir sa voiture. « Parfois on refait le monde », lance même, tout sourire, Yann Lemaoe, passionné de mécanique, « plus spécialisé dans la moto », l’un des trois animateurs.
Avec Bernard Scerri et Philippe Boucherit, il dispense ses connaissance et ses conseils, mais « nous sommes tous bénévoles et c’est pour ça que cela marche si bien ! », tient à dire Philippe Boucherit. Le but est ainsi que chacun s’initie peu à peu aux différentes tâches et puisse faire lui-même les travaux nécessaires sur sa voiture. Ainsi en est-il de Philippe Seuwin, « simple adhérent » qui semble bien venir régulièrement : « Avant je ne faisais que mes vidanges. La fois dernière, j’ai changé un cardan sur une Audi et le coup d’avant, des biellettes de direction. » Lui est convaincu de l’utilité de ce groupe mis en place autour de certains, toujours présents, à l’initiative d’un garagiste retraité avec le soutien du directeur de la MJC (devenue EJC) de l’époque, racontent ces pionniers. « C’est une solidarité dans la mécanique », s’enflamme Philippe Seuwin.
Parmi les « quinze/vingt adhérents, ça dépend des années », selon Bernard Scerri, il y a donc des représentants de tous les milieux sociaux mais aussi de tous âges et de diverses origines puisqu’un Marocain, un Slovène et un Soissonnais originaire du Burundi, sont cités autour de la table, au moment du café. Car l’ambiance est bon enfant dans ce « melting-pot ». Un mélange décrit comme « très sympa » par Marie-Pierre Ferté, la seule femme présente, hier, mais « il y en a quelques-unes ».
« On achète nous-mêmes les pièces », précise celle qui ne bricolait pas cette fois mais l’a déjà fait, c’est promis. Elle retrouve ici des connaissances et même de la parenté puisqu’on vient ici en famille, à l’image d’un bambin n’hésitant pas à donner un petit coup de main à papa. Les animateurs, eux, indiquent que lampes, clés et autres outils et matériels divers sont achetés petit à petit, au fil des années, afin de permettre des réaliser les interventions courantes. Et ce, dans un lieu adapté puisque plusieurs fosses donnent par exemple des possibilités que tout un chacun ne pourrait pas avoir à son domicile. Et « en une vidange, vous avez amorti votre adhésion », lancent plusieurs fidèles. Même s’il le jurent tous, pas question de faire concurrence aux professionnels, il faut avant tout avoir le goût de la mécanique. « Certains sont venus et on ne les a jamais revus, ils ne voulaient pas mettre les mains dans le cambouis. »
http://www.lunion.presse.fr/region/un-atelier-qui-apprend-aux-automobilistes-a-reparer-leur-ia3b26n297083
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