vendredi 7 février 2014

L’hôtel Croix d’or bientôt abattu

Cela fait quarante ans que les maires successifs se cassent les dents sur les ruines de l’hôtel de la Croix d’or. Quatre murs qui tiennent tant bien que mal debout, donnant sur la rue Saint-Christophe. Une verrue qui nuit à tout le quartier. En si mauvais état qu’un arrêté de péril a été émis dernièrement. Des travaux de mise en sécurité sont nécessaires. Impossible jusque-là pour la municipalité de l’acquérir, le propriétaire, un Parisien, ayant toujours refusé de le céder, car il avait un projet d’hôtel, qui n’a jamais abouti. Après bien des démarches, le préfet vient de signer l’arrêté de cessibilité. Donc, le maire est autorisé à acquérir l’immeuble à l’amiable ou par voie d’expropriation. Un site, qui ne vaut que par son emprise foncière.
L’arrêté de cessibilité fait suite à la déclaration d’utilité publique (DUP) de décembre 2012, qui valide le projet de la Ville à cet endroit : démolir l’immeuble pour y construire, sur quatre étages, dix-sept logements par Logivam, la moitié en accession libre, l’autre moitié en location. Au rez-de-chaussée, sur une surface de près de 500 m2, il est prévu des commerces. Pourquoi pas une enseigne spécialisée dans le bio ? L’ensemble immobilier comprendrait aussi du stationnement privatif, une trentaine de places.

Les commerçants satisfaits

Voici quatorze ans, en 2000, le maire d’alors, Claude Parisot, avait lancé une procédure semblable mais la DUP avait été attaquée au tribunal administratif d’Amiens par le propriétaire, Claude Krief. Les motivations de cet homme pour conserver cet immeuble, qui ne lui rapportait rien, restent aujourd’hui encore mystérieuses.
Le déblocage de cette situation permettra sans doute à la rue Saint-Christophe, et au quartier du même nom, de prendre un nouvel élan. C’est en tout cas ce que les commerçants attendent depuis très longtemps. « Dans une rue commerçante comme la nôtre, ça fait un peu tâche. Et puis c’est dangereux », indique Victoria Lefranc, boulangère située en face. « C’est très bien que ça avance, ça va redynamiser la rue », explique-t-on dans une boutique de chaussures. « Ça coupe la continuité commerciale », remarque Line Idelot (droguerie Baroteaux), qui se réjouit, elle aussi, de ne plus voir cet ensemble « moche et tristounet ». « Il y a tout ce qu’il faut dans cette rue. On ne demande que de la lumière, de la vie », ajoute-t-elle. Certains sont plus sceptiques. Au tabac le Maryland, on n’y croit plus. Pourtant, depuis quarante ans, on n’était jamais aussi loin dans le règlement de ce dossier.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/l-hotel-croix-d-or-bientot-abattu-ia0b0n295589

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