samedi 1 février 2014

Le geste fatal et mystérieux de la mère infanticide

DERNIERE MINUTE : cinq ans avec sursis requis par l'avocat général 

Quand une naissance s’effectue sans assistance, seule, un pic de souffrance est atteint. Sur une échelle de dix, un médecin l’estime à huit ou neuf. L’accusée l’a subie le 7 décembre 2009, chez elle, à Saint-Christophe-à-Berry, en donnant le jour, debout, à un bébé de sexe féminin. Pour la mère, c’est la stupéfaction. Elle affirme qu’elle ne se savait pas enceinte. L’intrus est perçu comme un adversaire qui bouleverse son existence.

Les causes de la mort

Les mots de Séverine Olier, accusée du meurtre de cet enfant, sont rares pour expliquer cette étrange sensation.
« Quelque chose est sorti entre mes jambes. Je ne me souviens pas. Il y avait du sang partout », dit-elle. Sophie, un prénom choisi par les beaux-parents, est née vivante. Elle affiche même une certaine robustesse avec un poids de près de quatre kilogrammes et une taille de 53 centimètres. Il ne fait pas de doute que son père est le compagnon de l’accusée. Le cordon ombilical est tranché dans la salle de bains avec une petite paire de ciseaux.
Les médecins et les enquêteurs pensent que c’est cette arme qui a infligé la mort en causant vingt-deux plaies. Le décès est lié aussi à deux autres facteurs. Il y a une chute, peut-être non-provoquée, créant un traumatisme crânien. Il y a aussi eu tentative d’étranglement.

« Un état de fureur »

L’accusée affirme que son enfant était inconsciente. A-t-elle pleuré avant de succomber ? La question mérite d’être posée. La cour, qui rend son verdict ce soir, est donc confrontée à beaucoup d’incertitudes. Avec une scène qui prédomine, une mère qui tue son bébé.
Pour comprendre, il ne faut pas trop miser sur la science. Doctement, un psychiatre, décrit « un état de fureur ». Il est favorable à une abolition du discernement et rend son diagnostic : « Elle ne sait pas que vous lui parlez. Elle est plusieurs. »
Cette thèse ne fait pas l’unanimité chez les spécialistes. Le geste fatal interpelle par son intensité mais aussi sa complexité.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/le-geste-fatal-et-mysterieux-de-la-mere-infanticide-ia0b0n292007

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