SOISSONS (02). Des bleus, des hématomes aux yeux, des dents près de se déchausser et une hospitalisation de plusieurs jours. Une Soissonnaise a subi l’enfer en fin de semaine dernière dans le quartier de Chevreux, à Soissons. Un enfer filmé par l’un des garçons présents lors des différentes scènes.
Trois des cinq bourreaux de la jeune fille âgée de 24 ans et placée sous curatelle - deux jeunes majeurs et un trentenaire -, ont été condamnés à des peines de prison ferme ce jeudi par le tribunal correctionnel de Soissons. Les deux autres mis en cause, un garçon et une fille mineurs, ont été mis en examen dans ce dossier par le juge des enfants.
Les faits se sont déroulés dans l’appartement de Damien Galampoix, le trentenaire, le vendredi 7 février. Ils ont été découverts par inadvertance en début de semaine par la mère du garçon mineur. « Inquiète de la fugue de son fils dix jours auparavant, elle s’est connectée sur son compte Facebook », raconte le président du tribunal. « Elle a découvert des vidéos où deux jeunes filles rossaient une troisième », poursuit le magistrat.
Les images, projetées à l’audience, sont éloquentes : la victime se fait coincer dans un coin et reçoit des coups de poing dans la figure. C’est ensuite dans le salon que les deux filles en furie, Clara Laudrin, tout juste 18 ans, et l’autre, âgée de 17 ans, poursuivent leur défoulement qualifié de « sauvage » par les magistrats : l’une d’elles saute sur la victime à pieds joints, puis cette dernière essuie une rafale de coups de pied.
Chaque garçon était spectateur, mais aucun n’a joué le même rôle. Damien Galampoix, dont la victime est sa petite amie, fut le plus passif. « Il n’a pas pu s’interposer », insiste son avocate Maître Diot. Cette dernière souligne aussi que son client est décrit comme « pénalement irresponsable » selon un médecin expert.
Il y a ensuite le « cinéaste » de la scène, Christopher Gromarin, qui a fraîchement atteint la majorité. « Quand elles ont commencé à la frapper, j’ai sorti mon téléphone portable », explique-t-il, en affirmant sans grande conviction avoir aujourd’hui honte. C’est, selon lui, le troisième garçon qui aurait ensuite eu l’idée de publier les vidéos sur le réseau social.
À l’audience, Clara Laudrin a affirmé avoir frappé la victime « car elle a regardé mon copain (ndlr : le garçon mineur) avec insistance ». Malgré un casier vierge, elle écope d’une peine d’un an de prison ferme. Même sanction pour Christophe Gromarin. Damien Galempoix a été, pour sa part, condamné à 6 mois de prison. Tous ont été emprisonnés après ce jugement.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/ils-se-filment-en-train-de-tabasser-une-personne-vulnerable-ia0b0n299973
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