jeudi 30 janvier 2014

Première vague de licenciements pour les salariés de Baxi France

SOISSONS (02). Les salariés du site soissonnais de l’entreprise Baxi France ont été fixés mercredi sur leur avenir. Quarante-neuf d’entre eux se retrouveront sans emploi dans les jours suivants. La fermeture de l'usine est fixée à décembre 2014.
Alignés devant la salle d’attente, les salariés de Baxi France, à Soissons, patientent (et s’impatientent) pour connaître leur sort. Derrière la porte, Jocelyne Levêque, directrice des relations humaines du groupe Chappée-De Dietricht, est chargée de cette inconfortable tâche.
Après quelques minutes d’entretien, Aurélie Combo, en CDI depuis cinq ans, s’extirpe de la salle et part s’aérer l’esprit. Pour elle, le couperet vient de tomber. « Vendredi, je vais recevoir ma lettre de notification de licenciement. J’avais du mal à réaliser, mais là… C’est du gâchis. Je pensais qu’en signant un CDI, j’aurais une stabilité. J’ai investi dans une maison dans le Soissonnais, avec ma famille. J’ai les boules », témoigne la travailleuse blonde de 36 ans.
Ils sont au total plus de 130 salariés à avoir reçu une réponse, mercredi. Stella Clergot en fait partie. Après 23 années passées au sein de l’entreprise, elle souhaite désormais rebondir. « Mon départ est effectif. Je ne m’attendais à rien d’autre. Maintenant, je me dirige vers une formation d’auxiliaire de vie. Baxi est derrière moi », lâche-t-elle.

« C’est un soulagement »

Pendant ce temps, les entretiens s’enchaînent. « Suivant », ironise l’un des salariés en quittant la salle. Thierry Gambier, 15 ans d’ancienneté, reste zen. Il livre son état d’esprit : « C’est un soulagement de savoir ce qu’on va devenir. Je vais avoir des réponses aux questions que je me pose. Qu’est-ce qu’on va faire après ? Qu’est-ce qu’on va devenir ? Jusque-là, on ne pouvait pas prendre notre avenir en main. »
Bruno Doublet, 11 ans de carrière dans l’entreprise, attend lui aussi son tour dans la file indienne. Chez lui, la résignation a laissé place à la colère. « Ça va être la fête dans la salle. Les chaises, elles vont voler, je vous le dis », s’insurge-t-il. Il finira par se calmer, en retrait du groupe.
Bruno Doublet n’est pas le seul à être à cran. Une marche funèbre, qui devait se tenir, mercredi sur le site soissonnais, a finalement été annulée. « On a préféré ne pas la faire car on a eu peur que certains s’emportent, explique Thierry Depret, représentant de l’intersyndicale. On ne voulait pas d’échauffourées avec la direction car cela aurait pu ternir l’image des salariés auprès des employeurs du Soissonnais. »

Accompagnés après leur licenciement

Avec son collègue syndicaliste Christophe Rouselle et l’ensemble des salariés, le quadragénaire s’est battu pour obtenir des contreparties à la série de licenciements. « On a négocié un congé de reclassement de 12 mois pour tous les salariés, avec trois mois de plus pour ceux qui n’auront pas été reclassés au bout d’un an », détaille-t-il. « On a aussi obtenu un budget de 8 000 à 15 000 euros pour la formation, avec, en plus, la prise en charge des frais kilométriques et de bouche si les formations sont à Lyon ou Paris par exemple », ajoute-t-il, 27 années de fabrication de chaudières derrière lui.
Mais la liste ne s’arrête pas là. « Six mois de charges seront payés par Baxi aux entreprises qui reprendront un salarié d’ici », précise Thierry Depret. Quant aux indemnités de licenciement, celles-ci vont de 30 000 euros à 70 000 euros. « Ce n’est rien, comparé aux difficultés pour retrouver un emploi dans le Soissonnais », conclut-il, un peu amer.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/premiere-vague-de-licenciements-pour-les-salaries-de-baxi-ia0b0n291260

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