mercredi 23 octobre 2013

Les rats remontent par les toilettes

C’est une mauvaise surprise dont Céline Moreels, une habitante du quartier de la gare, se serait volontiers passée. Lundi dernier, la jeune enseignante est tombée nez à nez avec un rat « vivant » qui tentait de s’extirper de ses toilettes : « Mettez-vous à ma place ! J’ai eu la peur de ma vie. J’ai réagi au quart de tour : j’ai refermé la cuvette aussi sec, j’ai tiré la chasse d’eau et j’ai tout de suite été chercher une pile de bouquins que j’ai placée sur le battant. Ça fait vraiment froid dans le dos ».
« Froid dans le dos », c’est peu dire en effet. Difficile de garder son sang-froid dans ce genre de situation. D’autant que la jeune femme est mère de famille et qu’elle a deux enfants en bas âge : « Ma terrasse est jonchée d’excréments de rats. Alors oui, je me suis empressée d’aller acheter des tablettes de mort-aux-rats que j’ai disposées dans mes parterres de fleurs. Mais les rats sont porteurs de maladies. Aujourd’hui, je n’ose même plus faire sortir mes filles dans le jardin. »
Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir interpellé la communauté d’agglomération, seule autorité compétente pour régler ces problèmes : « J’ai été baladée de services en services la semaine dernière. Le service assainissement est finalement venue mettre une grille de fortune au niveau de ma canalisation et déposer des tablettes de mort-aux-rats. Mais en à peine trois jours, elles ont été toutes grignotées. Alors, je fais quoi, moi, en attendant l’entreprise de dératisation qui n’a pas vraiment l’air de vouloir se presser ? Je me barricade ? »

Une attente interminable

Si elle se dit prête à débourser 600 € pour un clapet anti-retour au niveau de sa canalisation comme le lui a conseillé la communauté d’agglomération, elle déplore pourtant la mauvaise volonté du service en question : « Est-ce qu’un clapet suffira, je suis sceptique… Débourser autant d’argent sans être certaine du résultat, non merci. Ce qui serait logique, c’est que l’Agglomération en mette un aussi au niveau de la bouche d’égout de la rue. Mais rien à faire. Elle ne veut pas… » Oui mais voilà, la réalité est beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air : « Le collecteur de la rue recueille les eaux usées des habitations. Le problème, c’est que si on met un clapet, il sera constamment bouché. Puis à cela s’ajoute aussi la question du diamètre. Bien trop gros pour ce type d’installation  », explique Monsieur Liefooghe du service assainissement. Et il l’assure : « Pas de souci de toute façon. Je suis en relation avec l’entreprise de dératisation France Hygiène Service. Elle a des produits beaucoup plus performants. Normalement, elle devrait passer chez Madame Moreels très prochainement. »

Tout un quartier mobilisé

Des propos que Céline Moreels n’entend pas de cette oreille : « Prochainement ? C’est fort de café. Je l’ai appelé tous les jours depuis une semaine. L’entreprise devait intervenir vendredi dernier, je l’attends toujours. J’ai appris par la suite qu’elle s’était trompée de quartier. C’est super professionnel, non ? Depuis, je réitère mes appels et j’avoue que cela me met les nerfs à vif. »
Et il n’y a pas qu’à elle. Tout le quartier vit désormais la peur au ventre : « J’habite la maison mitoyenne. Les rats ne vont pas s’arrêter à la propriété de Céline. Ce qui la concerne, elle, nous concerne nous », confie sa voisine. « Comment faire pour trouver une oreille attentive ?
C’est à l’Agglomération de nous aider à gérer ce genre de problèmes. Pour le moment, elle reste bien sourde à nos appels. Même le courrier que Céline a écrit au président de la communauté d’Agglomération est resté sans réponse », soupire Françoise, sa voisine d’en face. En attendant, pas question pour Céline Moreels de baisser les bras : « Il faut agir vite. Les rats se reproduisent vitesse grand V. Mes voisines et moi avons décidé de nous rapprocher de l’agence régionale pour la santé (ARS). C’est une affaire de santé publique quand même ! »

http://www.lunion.presse.fr/accueil/les-rats-remontent-par-les-toilettes-ia0b0n236566

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