mercredi 4 septembre 2013

Un ouvrier meurt la tête broyée

Que s'est-il passé exactement sur le chantier d'extension du foyer d'hébergement de la résidence Adoma ? C'est la question à laquelle cherche désormais à répondre le parquet de Châlons-en-Champagne, après le décès d'un ouvrier survenu hier aux alentours de 16 heures, sous les yeux impuissants de plusieurs collègues, aux abords du parking de la gare de la ville-préfecture. L'homme, âgé de 53 ans et originaire de Soissons, faisait partie d'une équipe de forage dont la mission consistait à sonder la profondeur des nappes phréatiques dans la perspective de la nouvelle construction. L'opération ayant pris fin hier, lui et deux de ses collègues s'affairaient à « remballer le matériel » quand l'accident s'est produit soudainement sans que personne ne puisse intervenir. « Ca a claqué et la barre de forage lui est tombée sur la tête » témoigne l'un d'eux.
Enquête pour homicide involontaire
Une seconde équipe de quatre ouvriers, issus d'une autre entreprise, travaillait au même moment à couler du béton, mais eux aussi n'ont pu qu'assister impuissant à la scène. Dépêchés sur place quelques minutes plus tard, les sapeurs-pompiers et les médecins du Samu de la Marne n'ont rien pu faire non plus pour sauver le quinquagénaire. Celui-ci est décédé sur le coup, la tête littéralement broyée. Selon les premières constatations effectuées par les policiers châlonnais, sa tête semble avoir été prise en étau entre le bras dépliant d'une barre de forage et l'engin de chantier au volant duquel se trouvait un autre ouvrier. Mais pour quelles raisons ? C'est là tout l'enjeu de l'enquête ouverte pour homicide involontaire, qui ne fait pour le moment que commencer. Car la réponse à cette question permettra in fine de déterminer les responsabilités à imputer dans ce dramatique accident. Dans cette optique, les témoins de l'accident ont été entendus. La police technique et scientifique a procédé aux constatations d'usage. Des agents de l'Inspection du travail se sont également rendus sur les lieux peu après le décès du quinquagénaire pour tenter de comprendre et déterminer d'éventuels dysfonctionnements. Leurs constatations seront bientôt transmises au parquet. Mais il est encore trop tôt pour asseoir des certitudes. Le conducteur de l'engin de chantier a-t-il commis une faute ? Les installations ou le matériel étaient-ils déficients ? L'employeur avait-il transmis des consignes suffisantes ? Ou bien encore, les règles de sécurité ont-elles été respectées ? Autant de zones d'ombre qui viennent couler, en l'état de l'enquête, une chape de plomb sur les circonstances exactes du drame. Aussi le dossier s'annonce-t-il complexe tant les pistes à explorer sur les responsabilités de l'accident restent nombreuses. En attendant d'y voir plus clair, les collègues de la victime étaient, hier, sous le choc. Les premiers à quitter le chantier, peu avant 18 heures, sont repartis tête basse et le visage grave, laissant derrière eux un collègue qu'ils ne reverront jamais
http://www.lunion.presse.fr/region/un-ouvrier-meurt-la-tete-broyee-jna3b24n192813

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