LE mot est fort, mais pesé dans la bouche de Patrick Ercolessi, le vice-président de la Fédération départementale de chasse : « Catastrophique, pour le petit gibier naturel, plus particulièrement la perdrix. Nous avons un conseil d'administration ce lundi, à la Fédération de chasse, et je vais proposer que l'on ne prélève pas de perdrix cette année. » Chasseur lui-même depuis plus de 40 ans, ce Parisien venu retrouver des racines à Terny-Sorny, ne proposera pas cela de gaîté de cœur, mais : « On gère un plan de chasse d'une façon qui est reconnue et permet de trouver encore de nombreuses espèces, alors que dans d'autres départements, il y a longtemps que les chasseurs sont limités. » Sur les quatre secteurs du Soissonnais - Vallée de l'Aisne, Blérancourt, Retz et Sept coteaux -, le constat est identique au reste du département. « Vous pouvez même étendre au bassin Nord parisien », glisse-t-il. « Nous nous retrouvons dans cette situation en raison de trois facteurs : deux climatiques, la pluie et le froid, et le dernier, les prédateurs. Nous avons une quantité importante de renards, une population que nous n'arrivons pas à diminuer de façon correcte. » Avec l'hiver qui s'est pratiquement terminé à la mi-juin, les ravages ont été énormes sur les naissances de petits gibiers naturels, ceux qui naissent de la population résiduelle. Pas celle lâchée quinze jours avant le début de la chasse. « Il y a eu très peu d'insectes pour nourrir les petits donc une mortalité dès importante. Puis ensuite, la saison des pluies et donc de la boue, a contribué à tuer de nombreux oisillons. Ils se retrouvaient embourbés et mourraient d'épuisement. » En revanche, cette abondance de pluies a favorisé la pousse de l'herbe et donc la nourriture des petits cervidés. « Pour vous dire, on procède après les moissons, à des relevés par nichées. Pour les perdrix, nous sommes à des chiffres qui sont inférieurs à l'année 2008, soit une saison de chasse déjà considérée comme désastreuse pour la perdrix. Nous courrons le risque d'avoir un creux terrible pour les années à venir, sachant que l'hiver, va voir aux environs de 30 % de cette espèce, disparaître naturellement. » Côté gros gibiers, la tendance est plus au sourire. Avec toutefois, une mise en garde. Celle de la population de sangliers. « L'année passée, les dégâts causés par les sangliers ont été multipliés par quatre ou cinq selon les secteurs. Par exemple, du côté de la vallée de l'Aisne. Là, nous avons la chance d'arriver à la fin du plan triennal pour la gestion des sangliers. Nous allons devoir procéder à des prélèvements si nous ne voulons pas nous retrouver dans notre secteur, avec des situations noires comme du côté de Sissonne. » Et donc recevoir un mauvais point de la part de la préfecture.
http://www.lunion.presse.fr/region/la-perdrix-et-le-petit-gibier-en-perdition-dans-le-soissonnais-jna3b26n188570
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