Hier matin, l'intersyndicale a convié les 140 salariés de Baxi à une réunion d'information en présence de l'avocate du CCE. Ils avaient deux options. Ils ont choisi de lutter.
DANS la cour de Baxi, à Villeneuve-Saint-Germain, l'herbe devenue haute, a été fauchée. Les croix - disposées à l'automne comme dans un cimetière pour signifier la mort des 140 emplois de l'usine de montage de chaudières - avaient été déposées pour faire passer la tondeuse. Elles ne se sont pas restées coucher plus d'une journée. Hier matin, elles se dressaient à nouveau. Les Baxi ne sont pas encore morts.
En fin de matinée, ils ont décidé de ne pas s'avouer vaincus. Lors d'un vote à main levée, dans la salle du centre socioculturelle de Villeneuve-Saint-Germain, ils ont décidé de suivre l'intersyndicale et de se battre. Deux options leur ont été présentées par les délégués syndicaux et l'avocate du comité centrale d'entreprise (CCE).
La première : décider de partir avec un chèque, après négociation et finalisation du PSE et valider ainsi le projet de fermeture de l'usine à l'horizon 2014 par le groupe BDR Therméa.
La seconde : lutter, défendre une alternative à cette fermeture avec 90 à 100 emplois sauvés. Présentée dans différents rapports, cette alternative préconise une restructuration et une réorganisation du site, un investissement qui serait absorbé en moins d'une année en terme de trésorerie.
Cette solution maintiendrait « encore cinq ans une centaine d'emplois sur le site pour le coût du plan de sauvegarde de l'emploi », revendiquait, en mars dernier, Thierry Depret, secrétaire CFTC du CCE.
« Au pire du pire »
Les salariés ont été prévenus : choisir la seconde option, celle que défend l'intersyndicale, c'est s'engager dans une lutte âpre, longue. « On ne sait pas combien de temps ça peut durer. Est-ce que vous vous sentez capables de maintenir la pression ? Chacun prend sa responsabilité », a lancé Christophe Rousselle, délégué syndical CGT.
À trois exceptions près, l'ensemble des salariés a décidé de sauver le site et, pour le faire savoir, de monter dans les bus, vendredi 14 juin en direction du siège social du Blanc-Mesnil pour soutenir leur élus lors du comité central d'entreprise extraordinaire.
« C'est à nous de démontrer que cette alternative est viable », souligne Thierry Depret. Pour cela, l'expert-comptable du CCE doit avoir en main toutes les données : « Il faut la laisser avancer dans la procédure. Nous redemandons donc un complément de mission que notre direction avait refusée. Il va y avoir une bataille juridique. »
Me Caroline Substelny, l'avocate du CCE, est prête à la mener. « Au pire du pire, prévient-elle, s'il y a licenciements, on aura tendance à vous diriger vers une action prud'homale. Vous auriez des chances importantes de gagner car le motif économique est ubuesque. »
http://www.lunion.presse.fr/article/social/fermeture-annoncee-de-baxi-ils-se-battront-pour-maintenir-une-centaine-demplois
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