Les profs de Gérard-Philipe protestaient contre le projet de suppression des postes d'assistants pédagogiques.
C'ÉTAIT un appel à la grève générale. Elle le fut. À part deux profs le matin, les enseignants du collège Gérard-Philipe étaient mobilisés contre le projet de suppression des neuf postes d'assistants pédagogiques. Du personnel jugé indispensable dans ce collège classé Éclair (ex-ambition réussite).
Les « AP », comme on les nomme ici, sont présents dans les classes pour aider les élèves en difficulté, sur l'aide aux devoirs et lors des sorties. « Cela remet en question plein de choses, notamment la classe de remotivation qui vient d'être créée », explique Odile Chériot, prof de mathématiques.
Une centaine de personnes a signé la pétition que les enseignants ont fait circuler hier. Parallèlement, des élèves ont spontanément lancé la leur. « Ils nous aident, nous conseillent et nous réconfortent aussi quand ça va mal », explique la jeune Zibelle. « Quand on est trop nombreux, leur présence permet au prof de couper la classe en deux et de faire deux niveaux », souligne de son côté Jihane.
Le rectorat fait un pas en arrière
Les parents sont, eux aussi, venus assez nombreux soutenir les professeurs. « L'an dernier, ma fille avait 8 de moyenne. Je l'ai mise à l'aide aux devoirs avec un assistant pédagogique. Cela l'a beaucoup aidée. Cette année, elle est presque à 12 », raconte une maman. Emeline confirme : « Il y avait des choses que je ne comprenais pas en classe, avec tous les autres élèves. » La fille de Yann Amiot a pu en bénéficier aussi. « Elle avait des difficultés de lecture et d'orthographe ; aujourd'hui, elle a les félicitations. » Une autre maman, Lætitia Feurté, confirme : « Ils sont vraiment derrière eux, ils n'en lâchent aucun. »
Le principal du collège, Gilles Bayard, a été un peu surpris devant une telle mobilisation. Il a fallu gérer l'accueil des élèves qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. Pour lui, pas de doute, les AP sont « un accompagnement plus qu'utile à l'établissement », et leur suppression serait « encore un coup porté à l'éducation prioritaire ».
La décision de supprimer les assistants pédagogiques dans l'académie d'Amiens - ils sont plus de 200, soit 126 en équivalent temps plein - avait été annoncée le 11 avril. Cela s'inscrit dans la volonté de Bercy de faire des économies de fonctionnement dans tous les domaines.
Compte tenu de la protestation un peu partout en Picardie, le recteur a annoncé, mardi, aux chefs d'établissement rassemblés à Amiens, que les deux tiers des AP seraient conservés dans les établissements Éclair. Le tiers restant se verra proposer des solutions, comme les emplois d'avenir.
Reste à savoir si cela s'avérera suffisant pour le corps enseignant.
http://www.lunion.presse.fr/article/region/greve-generale-au-college-de-presles
Les économies sont souvent là où elles s'expliquent le moins.
RépondreSupprimerBonne fin de journée bises Jacqueline
Ils ont bien raison de protester.
RépondreSupprimerBon, le coup de la grève c'est un peu Germinal dépassé, mais bon...
Bon samedi Francis !