samedi 23 février 2013

Coup de froid chez les dialysés

SOISSONS (Aisne). Rester quatre heures allongé pour subir une dialyse alors qu'il fait à peine 10 °C. Michel Clément, 70 ans et Jean Marin, 80 ans, l'ont vécu deux fois cette semaine.
LES locaux sont flambant neufs. Situé juste derrière l'église de Courmelles, au fond d'une cour, le centre de dialyse est à la fois coquet et discret mais lorsqu'on franchit la porte d'entrée, on est de suite saisi par le froid qui y règne.
Dans le hall, hier, la température a stagné en dessous des 8 °C. Au bout du couloir, dans la grande salle de dialyse, on lutte contre la déperdition de chaleur depuis trois jours.
Des petits chauffages d'appoint tournent à plein régime, ici la température est plus haute : 10 °C.

Si les malades ont la chance que le soleil rayonne sur les baies vitrées, la température peut alors flirter allégrement avec les 13 °C. On est bien loin des 25 °C atteint dans cette grande pièce lorsque le chauffage fonctionne.
Le Soissonnais Michel Clément, 70 ans, blotti sous une fine couverture polaire, est frigorifié. Il a aussi le postérieur en compote. « Ça fait deux mois que le médecin a demandé un lit pour moi. J'attends toujours. On m'a donné un coussin pour mon derrière. Je pèse plus de 130 kg, ces fauteuils ne sont pas adaptés à ma corpulence. »

Cela fait deux ans que, tous les deux jours, durant quatre longues heures, il est obligé de rester coucher, pouvant à peine bouger à cause des aiguilles dans le bras. « Cela ne fait même pas un an que ce fichu centre est ouvert et nous avons déjà subi plusieurs pannes de chauffage. C'est la deuxième séance consécutive de dialyse cette semaine où je ressors frigorifié. L'infirmière m'a appelé ce matin pour me dire qu'il n'y avait toujours pas de chauffage et m'a proposé d'être dialysé au milieu de la nuit à l'hôpital. J'ai bien sûr refusé. »
« L'été, on cuit, l'hiver, on gèle »
Avant l'ouverture du centre de Courmelles, c'était pire, reconnaît-il. « À Belleu, à l'ancien centre, maintenant fermé, les machines étaient en bout de vie, il en fallait parfois trois pour faire ma dialyse. »
En face, de l'autre côté de la salle, Jean Marin, 80 ans, habite Brégny, à côté d'Oulchy-le-Château et ça fait déjà sept ans qu'il est sous dialyse médicalisée.
D'un naturel patient, il craque pourtant, à bout de nerf. « En plus, l'été ici, on cuit car il n'y a pas de climatisation. Une séance de dialyse, c'est déjà assez pénible et éprouvant. Heureusement, les infirmières sont très compétentes et prévenantes. La séance de dialyse de 4 heures a un coût de 231,57 € pour l'Assurance-maladie, à ce prix-là, on pourrait tout de même avoir une température correcte. »


http://www.lunion.presse.fr/article/region/coup-de-froid-chez-les-dialyses

1 commentaire:

  1. On se demande commen on peut concevoir de soigner des gens dans de pareilles conditions, elles sont dignes d'un autre âge.
    Bonne journée bises Jacqueline

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