Alors qu'est annoncée une nouvelle baisse des tarifs appliqués par l'Assurance-maladie, l'inquiétude des laboratoires indépendants de biologie médicale grandit.
JEAN-MARC CORCY est à la tête de cinq laboratoires de biologie médicale, deux à Soissons, un à Villers-Cotterêts, un à Château-Thierry et un à Noyon (Oise), pour un total de 77 salariés et un chiffre d'affaires de 7,2 millions d'euros.
« C'est déjà une belle PME » reconnaît le médecin en soulignant cependant son « indépendance » vis-à-vis des « grands groupes financiers » - notamment de fonds de pension - qui contrôlent désormais le secteur.
Depuis plusieurs années maintenant, Jean-Marc Corcy a dû agir sur plusieurs fronts pour assurer la pérennité de ses activités (lire par ailleurs). La nouvelle baisse annoncée des tarifs appliqués par l'Assurance-maladie n'est donc pas sans l'inquiéter.
« Ce sera la 8e baisse consécutive de nos actes. L'objectif de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) est d'économiser 95 millions d'euros sur les laboratoires de biologie médicale » souligne Jean-Marc Corcy. Pourtant, en 2012 déjà, la précédente baisse a, selon lui, « réduit de 4 à 5 % les marges » pratiquées sur les actes pratiqués par ses laboratoires*.
« On nous en demande de plus en plus, mais la rentabilité de nos laboratoires s'amenuise », confie le spécialiste.
Cette situation l'inquiète d'autant plus que les grands groupes qui rachètent les petits laboratoires « sont dans une logique industrielle et financière » que Jean-Marc Corcy juge peu compatible avec l'approche humaine que requiert, par exemple, une prise de sang.
« On prend forcément plus de temps avec un enfant ou une personne âgée qu'avec quelqu'un d'autre. Nous ne sommes pas des philanthropes mais, derrière chaque acte, il y a un patient », note Jean-Marc Corcy, pour qui se regrouper avec d'autres laboratoires indépendants était la seule solution pour « augmenter le volume » d'analyses pratiquées sans céder aux sirènes des grands groupes.
« Ils proposent de racheter un laboratoire pour des sommes alléchantes, mais la mariée est souvent trop belle, relève Jean-Marc Corcy. Je les ai reçus. D'emblée, ils m'ont dit : vous avez quatre salariés de trop. »
Préserver l'emploi est aujourd'hui sa priorité. « J'ai gelé toutes les embauches et nous sommes contraints de nous réorganiser. Les salariés deviennent de plus en plus polyvalents », explique le Soissonnais.
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/biologie-medicale-la-baisse-des-tarifs-inquiete-les-labos
De plus en plus la finance s'invite dans l'économie médicale et ce n'est pas bon signe car ils ne sont pas philantropes.
RépondreSupprimerBonne journée bises Jacqueline