lundi 3 décembre 2012

Handicapé mais au volant d'un 40 tonnes

Malgré une amputation fémorale, Michel Driss a pu reprendre son métier de routier. Les transports Bréger ont parié sur sa motivation et l'ont recruté.
PENDANT 23 ans, Michel Driss a parcouru les routes de l'Europe au volant d'un poids lourd, un métier qu'il pensait ne jamais reprendre après avoir subi plusieurs pontages artériels, dont le dernier pratiqué en 2004, avec à la clé le statut de travailleur handicapé.
Avec un même moteur essentiel à ce redémarrage, celui d'une motivation partagée d'un employeur et d'un candidat à l'embauche, c'est pourtant ce qui est arrivé. Michel Driss a signé un contrat à durée indéterminée (CDI) aux transports Bréger, société installée en zone industrielle des Étomelles qui emploie aujourd'hui vingt-neuf salariés.

« C'était inespéré »
L'histoire de ce retour dans la cabine d'un camion de 40 tonnes est d'autant plus remarquable que cette rencontre s'est faite à l'initiative d'Alexandre Devilliers, le directeur d'agence de Bréger à Soissons.
« Afin de mettre en place une nouvelle ligne pour Renault entre Metz et Rouen, j'avais besoin de recruter six conducteurs en CDI et il m'a semblé naturel de réserver au moins l'un de ces postes à un travailleur handicapé », explique Alexandre Devilliers qui a donc pris contact avec Cap Emploi.
Bertrand Doudoux, conseiller en insertion à Cap Emploi 02 a immédiatement pensé à Michel Driss, l'un des travailleurs handicapés dont il assurait le suivi.
« Pour moi, c'était inespéré. J'avais presque tourné la page par rapport à mon ancien métier », confie Michel Driss.

Adapter le poste
Pour le directeur d'agence de Bréger, le premier contact avec le candidat au poste créé a été très positif. « L'entretien m'a permis de sentir la motivation et l'envie de reprendre le travail de Michel Driss », souligne Alexandre Devilliers. Pour autant, il restait un verrou important à faire sauter : l'adaptation du poste de travail au handicap du salarié, avec cette difficulté supplémentaire que c'est la jambe droite de Michel Driss qui est appareillée, celle qui freine et accélère. Autre exigence du transporteur, il fallait que le poids lourd ainsi aménagé reste utilisable par un chauffeur valide.
« L'Agefiph (lire par ailleurs) a financé entièrement l'étude ergonomique et les travaux d'adaptation du poste ainsi que la formation de M. Driss », indique Bertrand Doudoux. Quand la cabine est revenue d'Ardèche, là où une société spécialisée l'a équipée, un formateur a aidé Michel Driss pour la prise en main. « J'avais déjà un peu l'habitude avec ma voiture, mais le plus dur, c'était le cercle d'accélérateur que je commande avec les mains », reconnaît le conducteur qui n'était pas remonté dans un camion depuis plus de 8 ans.
Ce pari réussi de Bréger lui a valu de recevoir, il y a quelques jours, un trophée Hand'Innov décerné par le Medef de l'Oise.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/handicape-mais-au-volant-dun-40-tonnes

1 commentaire:

  1. Il faut beaucoup de motivation pour réussir de la part du candidat à l'embauche mais aussi de l'entreprise et puis le cout est à prendre en compte mais c'est une belle réussite.
    Bonne journée bises Jacqueline

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