jeudi 20 décembre 2012

A Soissons, débrayage en mémoire de leur ex-collègue

Une quinzaine d'enseignants du lycée professionnel Camille-Claudel de Soissons, choqués par l'annonce du suicide d'Annick Martin, ont décidé hier de suspendre les cours durant une heure en mémoire de leur ancienne collègue. « Madame Martin a exercé au lycée durant l'année scolaire 2010/2011. Alors, on ne pouvait pas commencer notre journée, entrer en cours, comme si de rien n'était, dans l'indifférence la plus totale, explique Iska Lacroix, trésorière du Sden-CGT (Syndicat départemental de l'Education nationale). On s'est réuni de 8 heures à 9 heures, on avait besoin d'en parler, de digérer le drame. Il s'agissait aussi d'exprimer tout notre soutien aux enseignants du collège Louise-Michel. » D'Annick Martin, elle garde le souvenir d'une femme « absolument pas exubérante mais chez qui on sentait une souffrance, un mal-être profond. On entend de-ci, de-là, que les raisons qui l'ont poussée à se suicider sont uniquement d'ordre personnel, pourtant, chez elle, il y avait une réelle souffrance professionnelle. Je garde le souvenir d'une femme qui restait en retrait, qui ne parlait jamais d'éventuelles difficultés dans son travail si elle venait à en rencontrer. De toute façon, à qui se serait-elle confiée ? Il n'y a personne à qui on peut raconter ce genre de chose. »
José Gaspar, professeur au lycée Camille-Claudel de Soissons, connaissait aussi Annick Martin. « J'ai eu un choc quand j'ai appris. Au cours de cette année scolaire au lycée Camille-Claudel, elle ne s'est pas absentée. C'était une personnalité effacée mais nous avions lié un contact tous les deux. La biotechnologie est une matière très particulière. Elle avait toutes les classes du lycée professionnel, à effectif plein, une heure par semaine. C'est loin d'être évident de faire la discipline, mettre les élèves au travail avec autant d'effectif, en une heure de temps, et obtenir des résultats. C'est peut-être pour ça qu'elle a demandé sa mutation au collège. En Segpa, il y a moins d'élèves mais c'est tout aussi difficile, les élèves ont beaucoup de difficulté. »


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/a-soissons-debrayage-en-memoire-de-leur-ex-collegue

1 commentaire:

  1. Comment expliquer que dans ce métier solitaire il n'existe aucune structure permanente qui permette des contacts entre professeurs et des échanges réels sur les difficultés des uns et des autres .
    Bonne journée bises Jacqueline

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