mercredi 21 novembre 2012

Les internes en traitement préventif chez les généralistes

Le canton de Vic-sur-Aisne, comme d'autres cantons ruraux du département, n'est pas un désert médical. Pas encore. Praticiens et élus préfèrent prévenir que guérir.
ALLÔ Docteur ? Docteur ? Allô ? Aujourd'hui, ils répondent encore mais le nombre des médecins généralistes libéraux risque fort de diminuer d'ici dix ans. La désertification médicale, des élus des zones rurales et des professionnels très investis dans leur mission la redoutent. Dans le canton de Vic-sur-Aisne, ils ont décidé d'entamer un traitement de prévention plutôt que d'avoir à soigner un territoire sans médecin.
Un traitement et même deux. D'un côté, deux médecins généralistes ont pris le problème à bras-le-corps en étant maîtres de stage. Depuis une dizaine de jours, les Drs Franck Wilmart (Ambleny) et Aude Lenormand (Vic-sur-Aisne) accueillent des internes en médecine dans leur cabinet.
De l'autre, des élus ont créé une association de promotion de la médecine générale en milieu rural.

À la fin des études

Dans un diagnostic qu'elle a posé cette année dans le cadre du schéma régional d'organisation des soins, l'Agence régionale de santé a établi qu'au 1er janvier 2011, « avec une densité médicale de 237, 1 médecin pour 100 000 habitants, la région comptabilise la plus faible densité médicale en France métropolitaine. La situation de la démographie des médecins généralistes libéraux de Picardie n'est pas homogène sur l'ensemble de la région. Ainsi, en 2011, la densité de l'Aisne est meilleure que celle de l'Oise, mais les perspectives d'évolution sont plus sombres. La part des 55 ans et plus, 53 % contre 45 % dans l'Oise, laisse présager une chute des effectifs plus précoce que dans le reste de la région ».
« Si vous faites un sondage à la sortie des études des praticiens de médecins générale, 8 % seulement souhaitent s'installer en libéral », confirme le Dr Wilmart. Les autres choisissent d'être salariés.
Emmanuelle Anfossi, elle, a déjà fait un choix, celui de la pratique de la médecine générale en milieu rural. Interne, en 8e année d'études, elle effectue son premier stage obligatoire en dehors de l'hôpital… à Ambleny. « J'habite en Seine-et-Marne. On choisit nos stages sur l'Ile-de-France. J'ai souscrit un contrat de bourses avec le conseil général de Seine-et-Marne en échange d'un exercice de 5 ans en zone déficitaire », indique la jeune femme. De tels contrats existent aussi en Picardie.
Comme elle aimerait exercer à la campagne, le Vicois a cet intérêt typique de la ruralité profonde. « On n'est pas dans la Creuse ou dans la Meuse, pas dans la définition du désert médical, mais on s'en approche. Nous avons eu des précontrats via le département de médecine générale de l'université Paris 7 », indique son maître de stage, vacataire dans cette université.
Emmanuelle Anfossi est sous sa responsabilité. Les lundis, mardis et vendredis, au cabinet d'Ambleny, elle examine avec son maître de stage les patients, confronte « le recueil d'examens cliniques », tout en préparant sa thèse. La médecine générale est une spécialité à part entière depuis 2004.

De A à Z

Seuls les étudiants en médecine qui ont effectué une formation spécifique de trois ans peuvent la pratiquer.
« Leur place est avec nous en cabinet mais 70 % ne vont faire qu'un seul stage en dehors du centre hospitalier », affirme le Dr Wilmart. À la fin de son semestre de stage, « Emmanuelle sera capable de faire une consultation de A à Z ». Déjà deux internes sont présents dans le canton « et il y en aura un, voire deux pour le prochain semestre ».
Tous, loin de là, ne décideront pas de visser leur plaque et de s'installer en libéral, « mais si on ne va pas chercher les nouveaux praticiens, ils ne viendront pas ».


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/les-internes-en-traitement-preventif-chez-les-generalistes

2 commentaires:

  1. Un vrai grave problème le désert médical dans les petits villages ruraux.
    Ces contrats sont une des solutions en souhaitant que cela permette une vraie présence médicale dans l'avenir .
    Bonne journée bises Jacqueline

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  2. Bonjour Francis
    C'est vrai qu'il vaut mieux prévenir que guérir...
    Chez nous aussi il y a beaucoup de problèmes avec les médecins généralistes...
    Je te souhaite une bonne journée
    Bises
    Francine

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