vendredi 7 septembre 2018

En route vers l'armistice... SOISSONS Libérée ...

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Le 2 août 1918, la ville de Soissons est définitivement libérée par les alliés. Bedel ne peut être insensible à la libération de cette ville d'où il s'est battu en août et septembre 1917. Le 3 août 1918 il écrit: « Et Soissons est à nous. Aux hommes bleus la ville morte; aux hommes gris la rude montée de la côte de Crouy sous les feux du soleil et du canon. Aux hommes bleus, ma petite chambre aux carreaux de toile de la rue des Francs-Boisiers avec ce qui reste du lit d'acajou... aux hommes gris, les creutes de la cote 132 et les fourrés d'acacias poussiéreux des pentes de Vauxrot. » Un an plus tôt, lors de l'assaut de la cote de Crouy et sous les coups de l'artillerie, s'effondrait la creute (grotte-souterrain) du Petit-Bois sur l'état-major.

Le 12 août, malgré un dernier succès austro-hongrois dans les Alpes à San Matteo, l'empereur Charles 1 annonce sa volonté de mettre un terme à sa participation au conflit.
De plus en plus associés aux combats, les Américains redonnent confiance aux Français et à leurs alliés.

La reconquête
de Foch
et de ses alliés

Le médecin Bedel a probablement accompagné en montagne le chirurgien en chef américain Winchester du Bouchet: « Des hauteurs du Ballon d'Alsace, Winchester du Bouchet, le feutre beige sur les yeux, regarde le Rhin. Son regard sourit avec malice et ses lèvres pincées gardent un silence où j'entends: "Nous irons chez eux leur tirer les oreilles. Nous leur donnerons quelques leçons de démocratisme. Et quand le troupeau n'aura plus de chiens, il y aura du bonheur pour tous sur la terre." » « Et puis après la poche de la Marne, c'est la poche Montdidier-Amiens.
Péronne et Noyon reconquis. Coucy-le-Château, le Moulin de Laffaux. A l'est d'Arras, entre Douai et Cambrai, c'est la ligne Hindenburg crevée. Puis c'est autour de la poche du Mont Kemmel de se vider. On dirait vraiment que Foch joue à faire le pick-pocket. Et patatras! voilà les Américains qui s'en mêlent et c'est le tour de la poche de Saint-Mihiel. Le front n'a plus de bosses. Nous y creusons des trous. »
L'écriture de Bedel témoigne de son enthousiasme: les phrases sont courtes, parfois sans verbe, le rythme de son débit s'accélère scandé par le mot « poche » au fur et à mesure que Foch accumule ses prises.
« Allons! hein? quoi?.... La Palestine aussi, Nazareth pris? Le Jourdain franchi!.... 40.000 Turcs cueillis par Allenby. » La percée du commandant britannique Allenby, du 19 au 21 septembre, provoque l'effondrement de la résistance turque.
« On n'en est pas remis que voilà Franchet d'Espérey qui défonce à son tour le front de Macédoine et s'empare en deux jours de Prilop, du défilé de Demir-Kapou, de Velès, d'Istip, et fait aux Bulgares 10.000 prisonniers. »

Des pertes en hommes encore nombreuses

Et le 27 septembre:
« Gouraud attaque!... Lui aussi? » A la tête de la IV armée, le général Gouraud, avec l'aide de chars, atteint les hauteurs de Somme-Py et récupère la butte de Tahure. Américains et Français progressent dans la vallée de l'Aisne et le 29 libèrent la rive droite.
Les poilus et leurs familles peuvent enfin espérer la fin des hostilités mais les pertes en hommes seront encore nombreuses et « les troupes harassées » viennent se reposer et se soigner, transformant le secteur de Lure en « un véritable sanatorium ».
Ce mois-là, dans la Somme, mon grand-père paternel fut tué après quatre ans de guerre...
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